C’est un message qui vient de nous parvenir. Dans sa communication, le président du parti Bloc pour l’Alternance en Guinée (B.A.G), Abdoulaye Sadio Barry, aborde les questions essentielles qui touchent les Guinéens et préoccupent le B.A.G.
Chers amis de la Guinée,
Après mûre réflexion, j’aimerais partager avec vous mes observations et inquiétudes concernant la situation préoccupante que traverse aujourd’hui notre pays, la Guinée, ainsi que mes propositions de solutions de sortie de crise.
Cette présentation est subdivisée en quatre parties, afin de réduire la longueur de lecture ou d’écoute au cours d’une assise. Merci pour votre compréhension !
Partie 1 : Etat des lieux
Chers compatriotes,
Notre pays, la Guinée, traverse un moment difficile et très inquiétant. Après le décès du général Sadiba Koulibaly, ancien numéro 2 de la junte, et la disparition mystérieuse des responsables du mouvement FNDC. La peur se généralise et l’inquiétude atteint son paroxysme en Guinée. Sur les réseaux sociaux, des blogueurs proches de l’ancien parti au pouvoir et du dictateur déchu Alpha Condé jettent de l’huile sur le feu en parlant de l’assassinat des « Foniké Manguè et Billo Bah » par des éléments des forces spéciales, sans présenter de corps ou de preuves qui leur permettent de faire ces affirmations qui alimentent les tensions en Guinée. Quel est l’objectif ici ?
Ces campagnes elles-mêmes peuvent affecter sérieusement les familles de ces personnes qui sont déjà meurties.
Chers compatriotes,
Je ne cherche pas ici à disculper le CNRD, qui est allé trop loin dans le démantèlement des fondamentaux de l’État de droit, de la démocratie et de la paix sociale dans le pays. Je déplore et condamne fermement cela et demande la libération sans conditions et sans délai des leaders du FNDC et des personnes interpellées simplement pour avoir manifesté. Aussi, je souhaiterais attirer l’attention du Président de la transition, des membres du CNRD et du gouvernement actuel sur le fait que ces disparitions et ces graves crimes qui sont perpétrés en ce moment se passent sous leur règne, donc sous leur responsabilité. Ils sont responsables de la sécurité nationale et de celle de chaque citoyen. Toute défaillance dans ce domaine met en danger l’intégrité nationale et la crédibilité de l’État guinéen. Enfin, ces graves événements ternissant la réputation de notre pays à l’international, la Guinée apparaîtra de plus en plus comme un pays risqué. Les investisseurs seront dissuadés de venir dans un pays où l’instabilité et l’insécurité ne font qu’empirer.
À mon avis, tout cela ne sert ni les intérêts de Mamadi Doumbouya ni ceux du CNRD lui-même. Et la Guinée y perd énormément en termes de crédibilité et d’investissements perdus.
C’est pourquoi nous ne devons pas nous fier seulement à l’apparence des choses. Nous ne devons pas non plus agir sous le coup de l’émotion, sans tenir compte de la situation économique et sécuritaire du pays et de la sous-région.
Dans un passé récent, les réseaux sociaux ont été inondés d’informations faisant état de la mort du capitaine Alia Camara et de ses collègues en prison, tués par Mamadi Doumbouya, disait-on. On avait presque fini de faire leur deuil quand, un beau jour, à l’occasion de la fin d’année 2023, Alia Camara apparut aux côtés du président de la transition, fêtant avec lui le 31 décembre 2023.
Analysons un peu la situation depuis décembre 2023!
En Guinée, les coupures de courant et la hausse des prix des denrées de première nécessité provoquent toujours des tensions et des révoltes spontanées de la population. Nous avons enregistré successivement les faits suivants :
– L’explosion du grand dépôt de carburant du pays en décembre 2023 a provoqué une crise économique et de transport sans précédent.
– Des incendies ravagent une après l’autre des stations EDG (Électricité De Guinée).
– Le plus grand entrepôt d’EDG part en fumée.
– Un incendie détruit le groupe à Tombo ;
– Des ministères sont incendiés.
– Attaque de la prison la plus sensible du pays, avec l’évasion de militaires redoutés et d’anciens dirigeants du pays.
– Un incendie détruit également du matériel important au camp Samory, proche de la présidence.
Le fait que ces événements puissent se produire successivement sans qu’aucun coupable ne soit arrêté ou empêché, combiné à l’absence de dialogue et d’avancée dans la réalisation du chronogramme — interprétée comme une volonté du CNRD de se maintenir durablement au pouvoir — permet à des communicants au service du président déchu de dire que c’est le CNRD qui est derrière ces incendies.
Avant que ces actions qui déstabilisent le pays ne commencent, Alpha Condé avait démonstrativement fait des contacts en Guinée et envoyé des messages vidéo à ses partisans, les rassurant sur son bien meilleur état qu’auparavant et sur la reprise prochaine de son fauteuil présidentiel. Il envoie également des émissaires dans certains pays voisins pour des négociations dont le contenu reste secret.
Au lieu d’une bonne communication et de la relance du dialogue pour rassurer l’opinion nationale et les partenaires étrangers de sa bonne foi et de sa volonté de respecter ses engagements, le CNRD réagit par des restrictions qui frappent les populations, les forces vives et les médias. Mauvais calcul : la junte, paniquée ou nerveuse, se discrédite et s’en prend plutôt aux populations qu’elle devrait chercher à soutenir ou dont elle devrait chercher à obtenir le soutien.
Sadio Barry,
Président du parti Bloc pour l’Alternance en Guinée (B.A.G)