Le candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye est déclaré proche de la victoire. Mais le camp du pouvoir conteste, si bien qu’il pourrait y avoir un second tour.

Après trois années d’agitation et de crise, les Sénégalais attendent toujours ce lundi 25 mars de connaître l’issue d’une élection qui tranchera entre continuité et changement peut-être radical. Et ils demeurent dans l’incertitude sur la nécessité d’un second tour, pour lequel aucune date n’est fixée.

Les résultats officiels de la présidentielle qui s’est tenue dimanche ne devraient pas être connus avant le courant de la semaine. La commission électorale nationale a jusqu’à vendredi pour publier des résultats provisoires, avant leur validation par le Conseil constitutionnel. Il faut la majorité absolue des suffrages exprimés pour l’emporter au premier tour. À défaut, les deux premiers disputent un second tour.

Les résultats publiés dans les médias et sur les réseaux sociaux placent le candidat Bassirou Diomaye Faye devant celui du pouvoir, Amadou Ba, et très loin devant les autres. Le camp d’Amadou Ba a fait attendre aux journalistes pendant des heures au milieu de la nuit une déclaration de sa part à son quartier général, avant de leur annoncer laconiquement qu’il s’exprimerait dans la journée de ce lundi.

Bassirou Diomaye Faye, plus jeune président du Sénégal à 44 ans ?

Au moins sept des 17 candidats ont félicité Bassirou Diomaye Faye au vu des résultats provisoires publiés par les médias. La certitude de la victoire a déclenché des scènes de liesse parmi ses sympathisants dans la capitale.

Mais la direction de campagne du candidat du pouvoir a assuré que ces manifestations étaient prématurées. Elle s’est dite certaine que, « dans le pire des cas », Amadou Ba serait au second tour.

Une victoire de Bassirou Diomaye Faye s’apparenterait à un séisme politique, pas seulement parce qu’à 44 ans depuis ce lundi il deviendrait le plus jeune président du Sénégal. Bénéficiant d’une loi d’amnistie, il est sorti de onze mois d’emprisonnement dix jours avant l’élection, en même temps que son guide et chef de leur parti dissous Ousmane Sonko.

Bassirou Diomaye Faye se veut le « candidat du changement de système » et d’un « panafricanisme de gauche ». Son programme insiste sur le rétablissement de la « souveraineté » nationale, bradée selon lui à l’étranger. Il a promis de combattre la corruption et de mieux répartir les richesses, et s’est aussi engagé à renégocier les contrats miniers, gaziers et pétroliers conclus avec des compagnies étrangères. Le Sénégal pourrait commencer à produire du gaz et du pétrole en 2024.

Le scrutin est suivi avec attention, le Sénégal étant considéré comme l’un des pays les plus stables d’une Afrique de l’Ouest secouée par les putschs. Dakar maintient des relations fortes avec l’Occident, tandis que la Russie renforce ses positions alentour.
Synthèse Billetdujour.com