Une série de formation sur le renforcement des capacités des journalistes a débuté mardi 20 mai à la Maison de la presse de Conakry. Ce programme de cinq jours, financé par l’Union européenne avec l’appui du Centre européen d’appui électoral, vise à outiller les professionnels des médias guinéens sur les nouveaux concepts liés aux technologies de l’information dans leur globalité.
A l’occasion de la première journée , plusieurs modules ont été développés par les formateurs : La maîtrise des outils numériques et multimédias pour la production et la diffusion de contenus; les techniques du journalisme mobile, incluant le tournage et le montage vidéo sur smartphone, la compréhension approfondie des enjeux éthiques liées à la rapidité de l’information en ligne. La formation couvre également les techniques de fact-checking, les méthodes d’écriture et de narration adaptées aux différents supports (TV, radio, presse écrite, web), et les spécificités du journalisme en temps de crise.
« Les différents modules que vous allez suivre accordent une place importante au web-journalisme et au multimédia. Cela est d’autant plus pertinent que les mutations technologiques et les bouleversements des pratiques médiatiques imposent aux journalistes une mise à jour quasi permanente de leurs compétences. À défaut, c’est une disparition programmée ou une existence de façade qui les attend », a déclaré Tommaso Caprioglio, coordinateur du projet au Centre européen d’appui électoral de l’Union européenne.
Il est également revenu sur les enjeux du projet, rappelant la nécessité d’un soutien multiforme aux médias. « Dans sa phase actuelle de mise en œuvre, ce programme a permis la relance et le rééquipement complet de la radio parlementaire, ainsi que la formation de ses journalistes pour mieux expliquer et vulgariser les textes de loi, notamment l’avant-projet de Constitution, auprès des citoyens guinéens. À cela s’ajoutent des formations à destination des médias, des moniteurs et des commissaires de la Haute Autorité de la Communication (HAC). Dans le volet des équipements, des institutions telles que la Direction de la Radio Rurale de Guinée et la Maison de la Presse ont également été appuyées. Ces ateliers s’inscrivent donc dans la continuité d’un partenariat de longue date. »
Le directeur de la Maison de la Presse, Hassane Kaba, a pour sa part souligné qu’à l’issue de cette série de cinq ateliers, « ce sont près de 400 à 500 journalistes guinéens qui bénéficieront de connaissances hautement utiles à l’exercice de leur métier, dans un univers médiatique de plus en plus exigeant. À défaut de s’adapter aux nouvelles technologies de l’information, les professionnels des médias risquent de devenir étrangers au monde qu’ils côtoient pourtant au quotidien. »
Il a par suite, insisté sur le fait que la Guinée traverse une nouvelle phase de transition, où l’apport des médias est plus que nécessaire. « Il est vrai que nous, acteurs des médias, avons récemment traversé des périodes difficiles. Cela exige de nous plus de savoir-faire et de professionnalisme. Il faut s’y préparer, se prémunir contre les fautes et manquements professionnels, en veillant à respecter strictement la loi ainsi que les règles d’éthique et de déontologie », a-t-il déclaré.
Au nom du Conseil d’administration de la Maison de la Presse de Guinée, il a remercié l’Union européenne, via le Centre européen d’appui électoral, tout en rappelant que « ce n’est pas son premier geste en faveur des médias en général et de la Maison de la Presse en particulier. Il y a quelques mois, la Maison de la Presse a été dotée de dix ordinateurs bureautiques pour son cyber, de cinq ordinateurs portables pour son personnel, ainsi que de deux imprimantes multifonctions », a-t-il précisé.
Amirou Diallo
