De cette visite, un constat de la situation sur le terrain a été dressé. Les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui ne peuvent être surmontés que par l’intervention de tous les acteurs impliqués. Parmi ces acteurs, les médias jouent un rôle crucial en tant qu’intermédiaires entre les autorités et la population, souvent manipulée.

Les communiqués d’EDG font souvent référence à des événements tels que l’explosion du dépôt d’hydrocarbures et la baisse du niveau d’eau dans les barrages hydroélectriques de Souapiti et Kaleta. Ces incidents ont eu un impact sur les groupes thermiques, et la centrale de K-Energie a été perdue. Heureusement pour les populations, l’énergie hydraulique a pris le relais. Cependant, le constat révèle que les autorités font également face à des défis climatiques. L’année dernière, par exemple, à la même période, le couple Souapiti-Kaléta produisait davantage d’énergie que ce que nous produisons aujourd’hui.

La pluviométrie, une réalité incomprise
Contrairement à ce que croient et disent certains citoyens, les gestionnaires des barrages de Souapiti et Kaleta nous ont fait savoir que lorsque qu’il pleut deux, trois jours voire plus à Conakry, cela ne signifie pas forcément que c’est la même pluie qui est reçue à Kaleta et Souapiti. D’ailleurs, il ne faut pas penser que c’est l’eau de pluie qui vient remplir ces barrages. Les apports proviennent de milliards de mètres cubes d’eau provenant de rivières et de fleuves, ce qui est essentiel pour leur fonctionnement. “Les riverains qui font du charbon et de l’agriculture sur brûlis ont un impact négatif sur ces barrages. La pluie à Conakry n’a pratiquement rien à voir avec ce qui se passe ici. Il peut pleuvoir à Conakry pendant 14 jours, mais cela n’a aucun impact sur la situation des barrages…”, ont-ils relevé.
Des mesures ont été prises pour répondre au défi du délestage
Cela nous amène à réfléchir sur notre comportement vis-à-vis de la nature. Suite aux interventions, les auteurs présents ont compris que le gouvernement ne se contente pas de réfléchir, mais qu’il agit pour trouver des solutions à court, moyen et long terme.
Ces solutions doivent être adaptées et ne pas être prises à la hâte, car cela risquerait de susciter des critiques de la part de la population dont les besoins ne seraient pas pleinement satisfaits en cas de précipitation.
Actuellement, un vaste programme de transition énergétique est en cours. Des contrats pour la construction de centrales solaires ont été signés pour Kankan (50 MW), Siguiri et Kouroussa. De plus, un projet financier sera ratifié par le CNT. Deux projets thermiques sont également en cours. L’objectif pour cette année est d’atteindre une puissance estimée à 250 MW en thermique dans les 12 prochains mois.
Le gouvernement travaille en collaboration avec des partenaires pour mettre en place des centrales thermiques qui viendront considérablement compléter l’énergie hydraulique afin de répondre à la demande croissante. Bien que l’accent soit souvent mis sur l’expansion des ressources hydrauliques, il ne faut pas négliger la demande.
Si cette année, la demande atteint 638 MW à son maximum, il est important de noter que la puissance totale des deux barrages est de 690 MW, laissant un déficit d’environ 350 MW. »
Mouctar Kalan Diallo pour Billetdujour.com 

Mouctar Kalan Diallo pour Billetdujour.com