Ce samedi 12 avril 2025, à l’image des autres formations politiques, le Parti des jeunes pour le développement de la Guinée (PJDG) a tenu son assemblée générale à son siège à Soguéta, dans la commune de Sanoyah. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette formation politique est en train de casser les codes jusque-là connus du paysage politique guinéen.
Lors des discours des différents responsables, la nécessité de rompre avec les anciennes habitudes connues du grand public guinéen a été au centre des débats. Présentés à travers quelques angles du projet de société que le PJDG souhaite proposer au peuple de Guinée pour accéder à la magistrature suprême, les militants et sympathisants ont également eu l’occasion de s’exprimer sur leurs préoccupations.
Un militant a interrogé le bureau national : « Une fois au pouvoir, qu’est-ce que nous, hommes de métier, pouvons espérer ? » Le président du PJDG, Mamady IB Kourouma, a répondu : « Nous avons de nombreuses initiatives dans ce sens, notamment la création d’une banque dédiée à l’entrepreneuriat des jeunes. Si nous accédons au pouvoir, nous ouvrirons cette banque. Les opérateurs guinéens ayant fait leurs preuves seront actionnaires. L’enseignement technique sera l’un des leviers. Par exemple, toi qui as posé la question sur ce que nous pourrions entreprendre pour les corps de métier, tu dis que tu fais du pain. Dans ce sens, un programme d’appui sera mis en place pour vous accompagner afin de passer de l’artisanat à des fours modernes. Vous ne serez pas seuls : des experts vous accompagneront pour une gestion saine des fonds publics qui vous seront alloués. Ainsi, pour quelqu’un qui produit habituellement 1 000 pains, l’appui en matériel moderne pourrait lui permettre d’en produire 5 000. »
Et de renchérir : « Nous misons sur l’entrepreneuriat pour sortir les jeunes et les familles de la pauvreté. L’État ne peut pas employer tout le monde, c’est pourquoi l’entrepreneuriat reste notre clé de voûte. »
De son côté, le secrétaire général du parti, Abdourahamane Daih Bah, a souligné : « Notre parti, contrairement à d’autres, est structuré. Dans chaque fédération, il y a un poste dédié aux corps de métier. C’est uniquement dans ce parti que vous verrez des personnes issues des corps de métier au centre des préoccupations au sein des fédérations. »
Il a également précisé : « Ce parti n’est pas un parti d’accompagnement, ni un parti de plus. Ce n’est pas un parti qui soutient qui que ce soit. Non, si le général Doumbouya porte sa candidature à 11 h, le président IB Kourouma le fera à 12 h 30. Que cela soit clair : nous participerons à toutes les élections, qu’elles soient présidentielles, communautaires ou législatives. Vous avez vu le fédéral de Tombolia, il s’est porté candidat. Dans les jours à venir, nous lui demanderons de déposer son dossier. Nous évaluerons son profil pour voir s’il est apte à se présenter. S’il ne l’est pas, nous renforcerons ses capacités. C’est ça la vision du parti : nous misons sur les ressources humaines. L’entrepreneuriat reste la seule voie pour émanciper la jeunesse. Même si tu n’as pas encore identifié un secteur d’activité dans lequel te lancer, il y aura des initiations à l’entrepreneuriat pour te permettre de tracer ta voie. En fonction de ton profil et du marché qui t’entoure, tu pourras identifier ton domaine. Une fois cela fait, tu élaboreras ton business plan pour le soumettre à la banque de l’entrepreneuriat. À ce niveau, une étude sera réalisée et un prêt te sera accordé, remboursable sur une durée déterminée. »
En réponse à la suggestion d’un militant qui proposait l’achat de consciences des citoyens pour les attirer vers le parti, Abdourahamane Daih Bah a rétorqué : « Non, il faut comprendre qu’au PJDG, nous n’agissons pas de cette manière. Nous devons avoir des personnes capables de débourser 5 000 francs guinéens pour obtenir une carte de membre. Si tu donnes gratuitement des kits ou des cartes à quelqu’un, sois assuré que cette personne ne votera pas pour toi. Nous voulons que ce parti soit pérenne, une véritable institution. Au niveau des fédérations, vous devez être en mesure de convaincre les citoyens d’acheter une carte de membre et de rejoindre le parti. Les 5 000 francs ne sont même pas pour les kits, mais pour que tu sois identifiable légalement comme membre d’un parti politique. Une personne qui dépense 5 000 francs pour acheter une carte de membre viendra à la mobilisation lorsque tu l’appelleras. »
Richard Tamoné pour Billetdujour.com