Le procès d’Aliou Bah, président du parti MoDeL, a repris ce jeudi 2 janvier 2024 au Tribunal de première instance de Kaloum. Au nom du Ministère public, Mohamed Bangoura, substitut du procureur de la République, a requis deux ans d’emprisonnement ferme contre le président du parti politique MoDeL, conformément aux articles 93, 535 et 659 du code de procédure pénale, ainsi qu’aux articles 2, 3 et 4 de la loi sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel. Voici comment le parquet a justifié ses réquisitions : « Monsieur le président, le 21 décembre 2024, lors de son Assemblée générale à Conakry, le prévenu a tenu des propos malsains, vexatoires et outrageants envers tous les dirigeants et le Chef de l’État en particulier. Il a traité les dirigeants de corrompus et le pouvoir du président d’illégitime. C’est donc au regard de ces faits que le prévenu a été interpellé et transféré devant ce tribunal.
Les faits dans cette affaire sont simples car expressément prévus par la loi. Ceci dit, Monsieur le président, lorsque vous faites allusion aux articles 1, 2 et 3 de la loi de protection des personnalités publiques, cela va de la peine d’emprisonnement à la peine d’amende. Nous sommes face à un cas où il y a eu des infractions. Si M. Bah dit que la religion ne permet pas de tuer des gens ou de kidnapper, cela revient à dire que ce sont les dirigeants qui tuent. Il a été dit que le Président est incapable et incompétent. Nous estimons qu’il s’est laissé aller dans ses propos », a dénoncé le parquet.
Les avocats de la défense ont, quant à eux, demandé la relaxe pure et simple de leur client, arguant qu’il n’y avait pas d’éléments constitutifs d’infractions et que les accusations étaient basées sur des suppositions. Ils ont également dénoncé l’absence de la partie civile dans le dossier et ont affirmé que les poursuites étaient motivées par des raisons politiques.
A suivre…
Binta Wann pour Billetdujour.com