En cours de route, une policière constate une surcharge du côté droit du tricycle/Bômbôna. Elle lève la main et demande au conducteur de s’immobiliser de l’autre côté de la bretelle. Le conducteur dépasse d’environ deux mètres pour bien garer le véhicule et revenir vers l’agente de la sécurité routière. En bon Guinéen, notre reporter avait estimé que le conducteur n’allait pas s’arrêter. Au contraire, il a garé convenablement et est revenu voir la policière. Une situation étonnante pour un citoyen de Conakry, qui, faut-il le rappeler, déplore souvent des accrochages entre usagers et agents de sécurité.
Après avoir été verbalisé pour cet acte incivique, notre conducteur de Bômbôna a continué le trajet sans surcharge, jusqu’à la gare routière.
Départ de Freetown à Conakry
Nous avons emprunté un véhicule de neuf places, avec deux passagers à l’avant, quatre au milieu et trois à l’arrière. Là, le constat est le même qu’en Guinée, du point de vue du nombre de places en transport inter-urbain. Contrairement à notre départ de Conakry pour Freetown, où les renseignements des passagers n’ont pas été enregistrés, à la gare routière de Freetown, les noms et numéros de téléphone de chaque passager ont été relevés, ainsi que le numéro d’un parent. Cela permet de contacter quelqu’un en cas de problème.
En chemin, dans la capitale Freetown, notre chauffeur a été arrêté trois fois par les agents de sécurité routière. À chaque fois, le conducteur, une fois arrêté, descendait du véhicule avec quelques billets de banque. Cependant, il est difficile de voir un chauffeur donner de l’argent à un agent en pleine chaussée. Contrairement aux agents de Guinée, qui ne se gênent pas pour racketter au su et au vu de tous.
Ensuite, notre chauffeur s’est soumis à l’obligation de péage à trois niveaux à la sortie de la capitale Freetown. En rase campagne, nous avons franchi six cordons tenus par des militaires. À la différence des agents de police dans la capitale Freetown, les militaires viennent retirer les espèces de main à main avec les usagers, jusqu’à la frontière Sierra Leone-Guinée. Là aussi, notre reporter a vécu des réalités différentes. Ceci est un autre pan que nous allons développer dans cette aventure.
Territoire Guinéen
À l’image de l’autre côté de la frontière, les usagers sont victimes de rackets. Mais ce qui a surpris notre reporter, c’est l’attitude qu’a adoptée notre chauffeur une fois en République de Guinée, face aux agents de la police. L’injonction de s’arrêter donnée par les agents de la sécurité routière a été ignorée.
Quand notre reporter l’a interrogé sur les raisons de ne pas s’être arrêté, le chauffeur a esquivé la question en disant : « Moi, je suis Guinéen, c’est mon badge du syndicat de transport de Guinée… ». Comme pour dire que nous sommes désormais dans un pays de désordre.
Les passagers ont rapidement compris que notre conducteur n’adoptait pas la même attitude entre les agents sierra-léonais et ceux de la Guinée sur le même tronçon. Il convient de conclure que cela ne dépend pas de lui, mais du désordre entretenu au sommet de l’État depuis llongtemps.
De retour de Freetown, A-Tchol pour Billetdujour.com