Ce lundi 11 mars 2024, les membres du Comité de crise sur l’envahissement des zébus dans la sous-préfecture de Lainé, préfecture de Lola en Guinée Forestière ont animé une conférence de presse à la maison commune des journalistes située au quartier Minière dans la commune de Dixinn. « Dénonciation d’une situation qui perdure entre éleveurs étrangers et locaux », a été le thème principal de la rencontre.

À en croire au président des ressortissants de Lainé à Conakry, Nèma Soumaoro, en 2022 un recensement de 36 500 têtes de zébus a été fait par les autorités administratives du pays.

Cette race des pays sahéliens serait très  vorace, contrairement à celle connue en Guinée. Ravage dit-on les cultures. Une situation qui a créé des conflits entre bouviers étrangères et les locaux. »Nous sommes partis sur le terrain pour voir les sites dévastés par les zébus. On a vu les champs qui ont été dévastés. Des hectares de plantations de bananeraies, de tarots, de culture vivrière… Aujourd’hui , les populations n’ont plus le courage de cultiver, parce que dès que tu le fais, ce sont des zébus qui viendront dévaster », a indiqué Me Michel Sonomou.

De son côté, Me Daniel Haba de déplorer que dans cette partie de la Guinée lorsqu’on ôte la vie d’un Guinéen, aucune décision n’est prise par les autorités compétentes. « L’on se demande est-ce que la localité de Lainé fait partie de la Guinée. Parce que si Lainé fait parti de la Guinée, les habitants de cette région doivent avoir les mêmes droits que tous les autres habitants du pays. Mais nous sommes surpris de constater que le droit est bafoué dans cette zone. Aujourd’hui, il y a 71 habitants, composés de personnes agées et de mineurs qui croupissent dans les prisons: 33 sont emprisonnés à Conakry, 27 à Kindia, 11 à N’Zérékoré, sans aucune procédure. Ils ont été cueillis à Lainé, embarqués dans des camions. Et placés sous mandat de dépôt, sans l’aval d’un juge d’instruction. Pourtant dans un pays, où on nous dit que la justice doit servir de boussole…. si vous passez à Lainé, vous comprendrez le désarroi qu’à la population de cette partie de la Guinée », a déploré Me Daniel Haba.
« …nous souhaitons vivement que les 71 personnes qui croupissent en prison dans les maisons centrales de Conakry, Kindia et de N’Zérékoré soient libérées aussitôt que possible. »
Fabien Désiré Tamoné pour Billetdujour.com