Dans une démarche collaborative, le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique a, avec l’appui des ministères du Budget et de l’Économie et des Finances, entériné le Plan d’intégration de la Guinée à l’Initiative pour l’autonomie vaccinale. Cette initiative, en sommeil depuis dix ans, vise à renforcer l’autonomie vaccinale de la nation en facilitant l’accès à des vaccins de qualité supérieure et en quantité accrue, tout en garantissant la sécurité financière pour leur achat et en nouant des alliances stratégiques.

Lors de cet événement, le Premier ministre, le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, de même que M. Félix Ackébo, ont témoigné leur reconnaissance au Président de la transition, le Général de Corps d’Armée Mamadi Doumbouya, ainsi qu’au gouvernement et aux partenaires techniques et financiers pour leur soutien constant à l’épanouissement de la santé des citoyens guinéens.

Introduisant les discours de circonstance, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Oumar Diouhé Bah, a soutenu que depuis plusieurs années, la Guinée s’efforce de renforcer son système de santé et de vaccination avec le soutien de divers partenaires internationaux, notamment l’OMS, l’UNICEF, Gavi et USAID. Et à cet effet, des résultats ont été certes obtenus, mais des défis persistent. « Notre pays est confronté à une rupture très élevée en vaccins avec un nombre élevé d’enfants non vaccinés, avec des enfants qui n’ont bénéficié d’aucune dose de vaccin à la naissance. Les conséquences sont connues. Et ce n’est pas la volonté de ces enfants de se retrouver avec ce statut ; ils n’ont pas choisi de naître ici. Donc, il est de notre volonté de mettre ces enfants dans leur droit. Ils ont droit à la santé, surtout pendant cette période cruciale de leur existence. L’adhésion à l’Indépendance vaccinale vise à renforcer l’autonomie de notre pays en matière de vaccination, en augmentant l’accès à des vaccins en quantité et en qualité, en sécurisant les fonds nécessaires à leur achat tout en développant des partenariats stratégiques. Cette démarche est cruciale pour garantir une couverture vaccinale complète et durable pour toutes les populations, en particulier les plus vulnérables », a-t-il expliqué.
La vaccination est l’une des interventions de santé les plus efficaces et présente le meilleur rapport coût/efficacité en matière de prévention et de réduction de la morbidité et de la mortalité infantile. Elle s’inscrit parmi les actes forts des autorités de la transition pour permettre un accès équitable à la vaccination à tous les enfants de la Guinée, a ajouté Dr Diouhé. Avant de renchérir : « Aujourd’hui, notre pays fait face à quatre situations épidémiques multiples et simultanées, de rougeole, de coqueluche, de diphtérie et de poliomyélite, toutes évitables par la vaccination. Vous comprendrez que cette cérémonie de signature du Plan d’adhésion de la Guinée à l’Initiative pour l’Indépendance Vaccinale est une étape décisive pour le pays vers l’atteinte d’une couverture vaccinale suffisante pouvant nous permettre l’éradication des maladies évitables par la vaccination ».

Intervenant au nom des partenaires techniques et financiers dans cette prévention et lutte, Félix Ackébo, représentant résident de l’UNICEF en Guinée, a confié que leurs institutions ne ménageront aucun effort pour assurer la livraison des vaccins et pour écrire ensemble une nouvelle page de l’histoire de la santé en Guinée. « Aujourd’hui, le gouvernement guinéen signe le plan d’adhésion à l’initiative pour l’indépendance vaccinale. Dans les prochaines semaines, plusieurs étapes majeures suivront pour finaliser le processus. D’abord, le gouvernement et l’UNICEF signeront un accord, puis le ministère de l’Économie et des Finances signera la lettre de garantie et enfin l’UNICEF engagera la commande de la livraison des vaccins pour qu’ils soient livrés en Guinée. Mais en attendant le processus, l’UNICEF, avec la contribution de la France et de Gavi, a passé une commande pour recevoir les vaccins pour une couverture de 3 à 6 mois. Plus d’un million de doses ont été reçues hier. L’UNICEF, l’OMS, USAID, GAVI, l’Alliance des partenaires et tous les PTF ici présents sont dévoués et engagés aux côtés du gouvernement guinéen. Nous continuerons à partager nos soutiens techniques, financiers et logistiques pour assurer la mise en œuvre efficace de ce plan et atteindre les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés. Ensemble, écrivons une nouvelle page de l’histoire de la santé en Guinée. Une page marquée par la résilience, la détermination et l’espoir. Je reste convaincu que grâce à notre collaboration continue, nous pourrons bâtir un avenir où chaque enfant en Guinée est protégé et pour que la santé soit un droit inaliénable pour tous », a-t-il rassuré.

En présidant cette cérémonie de signature, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, a fait savoir que plusieurs maladies épidémiques ont refait surface ces 10 dernières années en Guinée. « La rougeole, la poliomyélite et la diphtérie sont des maladies qui ont refait surface. Si l’on revient en arrière et que l’on compte chaque année le nombre d’enfants qui n’ont pas reçu de dose, soit 150 000 en moyenne par an, on constate qu’en 10 ans, c’est plus d’un million d’enfants qui ne sont pas vaccinés ; et certains d’entre eux sont atteints par les maladies que je viens de citer. Cette situation a placé la Guinée, au niveau mondial, comme le pays ayant le taux le plus bas de couverture vaccinale pour ces enfants. Les conséquences, tant sur le plan sanitaire qu’économique, sont considérables. Depuis 2014, l’indice de développement humain a été impacté par ces décisions administratives, motivées par des intérêts qui n’ont rien à voir avec les préoccupations sanitaires, mais plutôt par des soucis d’ordre financier. »
« Notre responsabilité en tant que gouvernement est de tout mettre en œuvre pour tenter de rattraper ce qui a été mal fait, et très mal fait. Le retour de la Guinée au Plan vaccinal est donc une question de justice. Au-delà de cela, la préoccupation actuelle du gouvernement guinéen et du Président de la République, le Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya, est de voir comment rattraper les méfaits de cette décision et de rendre possible la vaccination pour tous ces enfants qui, pendant près de 10 ans, n’ont pas été vaccinés. Nous nous demandons s’il est possible de rattraper le temps perdu et de mettre en place des mécanismes ou des campagnes de vaccination pour tous ces enfants, dont certains sont devenus adolescents, ou ceux qui ont survécu, ou ceux qui n’ont pas été touchés par la poliomyélite, qui laisse des séquelles irréversibles », a déclaré le Premier ministre.

A rappeler que l’initiative de l’indépendance vaccinale permet au pays de mieux planifier les envois des vaccins, d’optimiser les approvisionnements afin d’éviter les ruptures des stocks.

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Mouctar Kalan Diallo pour Billetdujour.com