À Conakry, l’insalubrité urbaine engendre chaque année des drames qui pèsent lourdement sur la vie des citoyens, en particulier lors de la saison des pluies. Dès les premières averses, les rues se transforment en véritables torrents, révélant l’état désastreux des caniveaux censés évacuer les eaux. Malheureusement, ces infrastructures sont obstruées par des déchets solides : plastiques, ordures ménagères et autres détritus qui compromettent leur fonction première.

Cette situation entraîne des conséquences graves. Les eaux stagnantes favorisent la prolifération des moustiques, avec des risques accrus de maladies telles que le choléra, la typhoïde et la dengue. En plus des problèmes sanitaires, ces inondations paralysent la circulation et engendrent des pertes matérielles considérables pour les habitants.
Le débat sur la responsabilité de ce fléau reste entier. Pour certains, la population elle-même alimente le problème en transformant les caniveaux en dépotoirs. Pour d’autres, ce sont les autorités qui manquent de rigueur dans l’application de mesures répressives et préventives. Ahmed Bah, un citoyen excédé, résume bien cette frustration : « Chaque année, c’est le même scénario. On parle de solutions, mais rien ne change. Si des sanctions étaient appliquées, les gens feraient plus attention. »
Face à ce drame environnemental et sanitaire, les appels à l’action se multiplient. La population exhorte l’État et les collectivités locales à prendre des mesures concrètes : une sensibilisation accrue, des sanctions contre les actes inciviques et une politique efficace d’assainissement. Conakry pourra-t-elle un jour sortir de ce cycle d’insalubrité et offrir un cadre de vie plus sain à ses habitants ? La réponse dépend de l’engagement collectif.
Mobaillo Diallo