Les deux porteurs de la blouse noire du corps des avocats du pays ne sont autre que Me Antoine Pépé Lama et Me Almamy Samory Traoré. Ces derniers, de canaux de communication interposés, ce sont prononcés sur l’actualité brûlante du pays, notamment la descente des agents de sécurité au siège du Rassemblement du peuple de Guinée, Arc-en-ciel (RPG-AEC).
Dans son introduction, Me Antoine Pépé Lama a laissé coucher ceci: “L’injustice, l’illégalité, la confiscation des libertés doivent être dénoncées, peu importe d’où elles viennent, et surtout peu importe qui les subit. Même quand ceux qui pleurent aujourd’hui sont ceux qui riaient hier en piétinant les droits des autres. Oui, un petit rappel aux bourreaux d’hier devenus victimes de leur propre méthode n’est jamais de trop. L’histoire a un humour très particulier : elle recycle les rôles.
Le RPG, lui, devrait avoir le courage disons même le minimum syndical de lucidité d’assumer l’héritage plombé d’une gouvernance chaotique signée Alpha Condé. On ne serait pas dans cette spirale politico-judiciaire si le “professeur-président” avait sérieusement construit un État où la loi est la boussole et la justice, le dernier rempart des faibles contre l’arbitraire des forts.
J’ai toujours dit : la roue de l’histoire ne se démonte pas… elle tourne. Et elle tourne souvent sans avertir. Un jour sur le trône, le lendemain sur le banc. Aujourd’hui fort? Demain fragile. Hier bourreau? Aujourd’hui plaintif.
Alors, construisons enfin un vrai État de droit. Pas par charité, mais par survie. Car dans cette République des surprises, nous sommes tous en sursis. Seule la justice libère et pas celle des régimes, mais celle des principes.
Bref, défendons les principes, même quand ils ne défendent pas nos amis du moment. Car l’arbitraire, une fois lâché, ne fait jamais de tri dans ses cibles. Ne défendons pas l’arbitraire quand il nous arrange. Défendons la justice, tout simplement. Parce qu’un jour, c’est peut-être elle qui nous sauvera”, a déclaré Me Antoine Pépé Lama.
Une sortie que son confrère, Me Almamy Samory Traoré n’a pas daigné visiblement passé sous silence: “Le RPG-AEC a certes commis des erreurs lorsqu’il était au pouvoir. Mais cela ne saurait justifier aujourd’hui qu’on lui refuse la justice ou qu’on lui dénie la liberté.
En Guinée, ceux qui dénonçaient hier les dérives autoritaires les reproduisent aujourd’hui contre leurs anciens adversaires. Ce n’est pas parce que les bourreaux d’hier sont devenus victimes qu’on doit rester silencieux face à l’injustice. Tolérer l’arbitraire contre ceux qu’on n’aime pas, c’est affaiblir la démocratie pour tous. Un véritable État de droit ne se construit ni sur la vengeance ni sur la haine, mais sur le respect des principes pour tous, sans exception”, a rétorqué à son tour Me Traoré.
Puis Me Lama de rebondir sur les propos de son collègue: “Personne n’a jamais tenté de justifier les violations des droits commises par le passé sous le régime du RPG. Il a simplement été rappelé que ce parti porte la responsabilité d’avoir cautionné et entretenu l’injustice lorsque son champion était au pouvoir. Il ne s’agit pas d’une simple erreur, mais bien d’une faute de gestion grave que le RPG-AEC doit pleinement assumer.”
Via Mediaguinee.com
