La Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a appelé dimanche les dirigeants des Etats du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger) à reconsidérer leur position. C’était lors d’un sommet qui s’est tenu à Abuja au Nigeria.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont, le samedi 6 juillet dernier, ont décidé d’avancer dans leur isolement du bloc de la CEDEAO. Ils ont tenu un sommet à Niamey où il a été conclu leur union au sein de la Confédération des Etats du Sahel.
Ces trois dirigeants ont déjà indiqué que leur décision de retrait du bloc ouest-africain est « irrévocable ».
La CEDEAO a indiqué  que le départ et la création de la confédération des trois pays pourraient restreindre la libre circulation des biens et des personnes dans la région et compromettre les efforts déployés pour lutter contre l’insécurité, selon Omar Alieu Touray, le président de la Commission de la CEDEAO.
Certains produits alimentaires, notamment la viande et les légumes que les Etats du Sahel fournissent au reste de l’Afrique de l’Ouest, risquent de revenir plus chers si ces Etats quittent définitivement la CEDEAO. Parce que l’organisation régionale n’accordera plus les privilèges tarifaires qu’elle garantit à ces Etats.
Les trois pays sont enclavés et n’ont pas d’accès à la mer, ce qui les rend dépendants de leurs voisins côtiers, notamment le Togo, le Bénin, le Ghana et le Nigeria, pour le commerce international.
Ils devront supporter des coûts plus élevés – en termes de droits de douane et de taxes – s’ils cessent d’être membres de la Cedeao.
Aussi, les ports du Togo et de la Côte d’Ivoire recevront un coup avec le départ des pays du Sahel de la CEDEAO qui n’appliquera plus ces privilèges quant aux échanges. C’est grâce au dessert des pays enclavés du Sahel que les deux ports connaissent la prospérité. Les pertes n’épargneront pas non plus les pays du Sahel.
L’avenir du projet gazoduc transsaharien (TSGP) commun au Nigeria, Niger et l’Algérien reste incertain avec cette rupture. Ce gazoduc de 4 000 km qui devra entrer en vigueur en 2030, va acheminer jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an du Nigeria à l’Algérie, en passant par le Niger, où il reliera les gazoducs existants à l’Europe en traversant la Méditerranée.
Selon le système d’information commerciale de la Cedeao (ECOTIS), en 2022, les exportations du Mali se sont élevées à 3,91 milliards de dollars, pour des importations de 6,45 milliards de dollars, tandis que les exportations du Burkina Faso se sont élevées à 4,55 milliards de dollars, pour des importations de 5,63 milliards de dollars. Le Niger a enregistré 446,14 millions de dollars d’exportations et 3,79 milliards de dollars d’importations.
Le  président de la Cedeao, Omar Alieu Touray, a averti que la sortie de l’Union pourrait coûter aux pays du Sahel le financement de projets économiques d’une valeur de plus de 500 millions de dollars, qui pourraient être soit suspendus, soit totalement interrompus.
Synthèse de Binta Wann