La comparution du secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, Sékou Jamal Pendessa a eu lieu ce mardi 20 février 2024. 
Par moments, le climat a été quelque peu tendu entre le procureur de la république près du tribunal de première instance de Dixinn, Amara Camara et les conseils du général Pendessa fortement mobilisés.
Dans sa prestation, le procureur a concocté à l’encontre du syndicaliste un tissu noir magistralement cousu d’un fil blanc. C’est le moins qu’on puisse dire ou écrire.
À la suite du procureur, les avocats de défense ont à leur tour sèchement  signifié au président du tribunal que ledit dossier étant vide, ils n’ont pas de préoccupations. En revanche, c’est dans la phase de la plaidoirie qu’ils ont démonté brique par brique la cabane de l’empereur des poursuites du côté du TPI de Dixinn.
Pour Me Gabriel Kamano, le parquet de Dixinn a de bout à bout violé la liberté du secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, Sékou Jamal Pendessa. « Le droit à l’assistance d’un avocat dès les premières heures de l’interpellation est codifié et mentionné par l’article 12 de la charte de la transition, qui est aujourd’hui notre norme suprême. Dès l’interpellation d’un citoyen, il a le droit de se faire assister par un avocat. Et l’officier de la police judiciaire doit le faire notification. Monsieur le président vérifier au dossier est-ce qu’il y a un bulletin où l’opj a notifié à monsieur Pendessa ses droits. Au contraire en ce moment, on fait tout, pour que vous ne rentrez pas en contact avec votre avocat. Et avec ça, on veut vous faire croire que le droit M. Pendessa ont été respecté. Je dis non monsieur le président », a rétorqué Me Gabriel Kamano.
Poursuivant, il a déclaré: « au cours de l’enquête préliminaire ses droits n’ont pas été respectés. M. Pendessa est conduit au parquet le 22 janvier 2024, le parquet prend le dossier en flagrant délit, là aussi le parquet même viol ses droits. Que dit l’article 461 du code de procédure pénale: un individu arrêté en flagrant délit, doit-être présenté devant parquet et est sur le sur-le-champ conduit devant le tribunal de jugement afin d’être jugé. Si le tribunal ne peut se réunir ce jour, le lendemain au plus tard, une session speciale du tribunal doit se réunir pour le juger. Donc il a été conduit le 22 janvier 2024, le parquet a pris sur-le-champ en flagrant délit. Le 22 janvier, il devait organiser le procès. Son procès n’a pas pu se tenir ce jour. Mais le 23 janvier, on devait organiser son procès. Le fait de dire que le premier président de la Cour suprême a demandé à ce que le procès ne se tient pas, c’est un alibi qui ne tient pas », a d’emblée laissé entendre le conseil du syndicaliste Pendessa.
Avant d’attirer l’attention du président du tribunal que les questions de liberté sont des questions fondamentales: « allez sous d’autres cieux. Il y a la permanence qui est instaurée au niveau du parquet. Et même en Guinée au temps du ministre de la Justice Abou Camara, la permanence était assurée. Tout dossier de flagrant délit qu’on déférait. Il y a toujours un grill d’instructions qui est là. Si on ne peut pas tenir l’audience par défaut d’avocats, le lendemain, l’audience se tient à la première heure. Donc c’est un alibi qui ne tient pas, on a simplement voulu jouer avec la liberté de M. Pendessa. »
Puis de renchérir que si les deux jours, la réunion est impossible, il faudra aussitôt le lendemain ouvrir une information immédiatement. « C’est ce que dit la loi. »
« Si ce jour-là, l’audience n’est pas tenue, le prévenu est déféré à l’audience le lendemain. Le tribunal étant au besoin spécialement réuni. Si cette réunion est impossible, le procureur de la république doit immédiatement, doit à l’instant, tout de suite, maintenant recueillir l’ouverture d’une information », a-t-il insisté sur les adverdes.
« Immédiatement veut dire à l’instant, tout de suite, maintenant. Donc le 23 janvier, il n’était pas possible de tenir l’audience. Le 23 Janvier le parquet devait ouvrir immédiatement une information. Mais ce n’est que le 28 janvier que le parquet a ouvert l’information, soit des jours après. Pourtant, c’est écrit en français et non en arabe, pour que le parquet ne sait pas qu’immédiatement veut dire maintenant, tout de suite. Ce n’est que 6 jours après qu’il y a eu l’ouverture d’une information. Et en pareille circonstance le parquet devait quand même libérer M. Pendessa… », a fait remarquer Me Gabriel Kamano.
Les avocats de la défense ont demandé par la suite la libération du général du SPPG, chose que le président n’a pas accédé. Il a finalement ramené la délibération de ladite affaire le vendredi 23 février 2024.
Il convient de rappeler que le procureur a demandé 6 mois d’emprisonnement et une amende à l’encontre du prévenu.
Sumtup pour Billetdujour.com