Le nihilisme récurrent empêche de voir ce que l’Afrique a apporté au reste du monde. Certains pays africains ont compris que rien ne sert de se lamenter, il faut mettre le développement au cœur de toutes les
actions politiques. « Afrique, mon Afrique, Afrique des fiers guerriers de la savane ancestrale, Afrique que chante ma grand-mère, au bord de son fleuve lointain… », David Diop, écrivain d’origine sénégalaise par ces mots, apportait un regard de fierté sur son Afrique et se concentrait sur sa beauté et sa force. Dans les années soixante, les intellectuels africains criaient haut et fort la liberté retrouvée après des siècles d’esclavage, puis de colonisation.L’école Normale de Ponty , située à Dakar, qui formait des élites d’Afrique noire francophone  telles que  :Mamadou Dia, ancien Président du conseil du Sénégal, Abdoulaye Wade, ancien Président du
Sénégal, Hamani Diori, premier président du Niger entre autres, disparaissait.. il fallait donc former des cadres pour prendre en charge le destin de ces pays libérés du joug colonial.

Durant les années soixante-dix, la fierté est retrouvée. Nous pouvons dire que c’est l’âge d’or du militantisme actif et du retour à la mère patrie. La fierté d’être noir est à l’ordre du jour partout. Entre les deux guerres, la négritude théorisée comme une affirmation des valeurs culturelles du peuple noir, par les écrivains, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Léon Gontran Damas Dubois, est mise en perspective. Peter Tosh, chanteur jamaïcan écrit : « si tu es noir, tu es africain». C’est l’euphorie…

Tout est magnifié. Après plus de soixante ans d’indépendance, les années deux mille ont vu apparaître des revendications légitimes, notamment la reconnaissance par la France pour son rôle dans l’esclavage. La Hollande, le Portugal, grands pays négriers, ainsi que les pays arabes sont oubliés. Notons que Tidiane N’diaye, Economiste et Ethnologue, raconte dans son livre  : «  Le génocide voilé  », comment l’Afrique subsaharienne a été « razziée » et maltraitée par des pays arabes pendant treize siècles. Le monde entier nous doit des comptes. Si ces mouvements légitimes sont à encourager, il est néanmoins regrettable, qu’ils s’inscrivent souvent dans une position victimaire.

C’est un vent de plaisir d’être victimes qui envahit les noirs de France et d’Afrique : Le racisme est convoqué partout : « si nous
sommes pauvres, c’est parce nous avons été colonisés ». Le racisme dont il ne faut pas nier l’existence, est porté en bandoulière pour expliquer notre retard de développement.

Rappelons que l’Afrique noire n’a seulement que soixante ans d’indépendance et observons d’autres peuples qui ont subi d’ignobles persécutions ou de guerres d’indépendance, voguer sereinement et
continuent à se développer et commémorer ces périodes douloureuses de leur histoire. Ils se battent pour accéder au développement et au bienêtre de leurs populations.

Laissons les historiens africains, européens, américains continuer leurs recherches, sans concession, sur cette période douloureuse de l’histoire africaine. Soyez optimistes et observons que beaucoup d’africains ou d’origine africaine sont ou ont été au sommet de la pyramide : responsables dans des grandes entreprises du CAC 40, des institutions internationales, des médecins de grande renommée, des grands sociologues, philosophes, des prix Nobel, etc. Le temps des larmes doit cesser pour ne pas sombrer dans le syndrome de Calimero.

Le nihilisme récurrent empêche de voir ce que l’Afrique a apporté au reste du monde. Certains pays africains ont compris que rien ne sert de se lamenter, il faut mettre le développement au cœur de toutes les actions politiques. Il est le seul facteur qui rendra l’Afrique respectable. L’exemple des pays du golf est en une illustration.

Écrit  par Hassane Thiam

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