L’initiative est du ministère en charge de l’Urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire. Les travaux qui prendront quatre
jours, ont été lancés par le premier ministre, Dr Bernard Goumou.
Dans son discours de circonstance, le ministre de l’Urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire, le Colonel, Ibrahima Sory Bangoura, a soutenu qu’une bonne maîtrise de la problématique foncière, permet au Gouvernement de mieux organiser les établissements humains et créer ainsi de meilleures conditions pour un développement
harmonieux des activités socioéconomiques telle que la promotion immobilière, l’agriculture, les mines, l’industrie, l’élevage,
l’artisanat. « En Guinée, malgré une amélioration appréciable du cadre légal du secteur de l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire avec la promulgation en 1992 du Code foncier et domanial qui reconnait à l’Etat et aux personnes physiques et morales le droit
de propriété les défis persistent. En 1998 du Code de l’urbanisme, en 2015 du Code de la construction et de l’habitation et en 2017 du Code révisé des collectivités locales. On assiste à une gestion mitigée du foncier », a déclaré le ministre de l’Urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire.
Poursuivant, l’officier de l’armée a précisé que le bilan de 30 années de mise en œuvre du Code foncier et domanial démontre que de nombreux défis restent encore à relever en vue d’assoir une véritable gouvernance responsable et durable des ressources foncières. Puis d’ajouter que les autorités et les structures en charge de la mise en œuvre du Code foncier domanial ne parviennent pas à empêcher l’occupation anarchique et la vente illicite des terres publiques. « C’est ainsi que les ventes des domaines de l’Etat et des terres agricoles et pastorales par des spéculateurs fonciers sont de plus en plus importants. Les problèmes fonciers et d’aménagements concernent aussi bien les zones urbaines et rurales ; la frontière entre les deux n’étant pas véritablement marquée dans la plupart des régions ».
Sur la même lancée, le ministre Bangoura de faire remarquer qu’au niveau des zones rurales, les droits traditionnels restent encrer. «
Des problèmes fonciers opposent agriculteurs, éleveurs, exploitants artisanaux et ruraux. On voit également la confrontation entre les
populations rurales et des grandes sociétés d’exploitation agricoles et minières, la dégradation de l’environnement, l’utilisation des terres agricoles par d’autres activités », a-t-il fait savoir.« Face à cette situation et pour corriger cette tendance, le ministère de
l’Urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire en rapport le ministère de l’Agriculture et de l’élevage et avec l’appui
des partenaires techniques et financiers a initié la tenue des présentes assisses dont le but ultime est de parvenir à une réforme
foncière garantissant la sécurité foncière, la préservation des domaines de l’Etat, la promotion des investissements publics et privés en milieu rural et urbains, ainsi que le développement des activités de production économique dans un climat apaisé », a déclaré Ibrahima Sory Bangoura.
De son côté, Macky Bah de faire le plaidoyer des acteurs de la société civile. Pour lui, ladite rencontre qui les réunit, revêt une importance capitale dans la mesure où la Guinée à l’instar de la plupart des pays de la région reste confronter à d’importance défis dans le cadre de la gouvernance foncière. « Aujourd’hui, l’insécurité alimentaire et les problèmes d’accès aux foncières constituent des obstacles majeurs au développement de notre pays ».
« Face à ces obstacles, porteurs de menaces pour la quiétude de nos populations, une approche d’ensemble s’impose en vue d’améliorer la gouvernance foncière de la Guinée. C’est dans cette perspective que le
Gouvernement guinéen et les partenaires techniques et financiers œuvrent fondamentalement à la promotion d’approche et d’outils adaptés pour une meilleure gouvernance des ressources financières ».
Intervenant à son tour, le Représentant pays FAO/Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Dr Gualbert
Gbehounou de souligner pour sa part que la tenue de la présente session des états généraux du foncier proposé par les membres de la plateforme multi-acteurs est l’occasion de formuler des recommandations qui permettra à la Guinée de faire une réforme
foncière inclusive. « Il s’agit d’une opportunité qui permettra à terme d’élaborer une politique foncière nationale, d’élaborer ou d’améliorer les textes législatifs et réglementaires cohérents assortis d’un plan d’action ».
Lançant les activités desdits états généraux, le premier ministre, Dr Bernard Goumou de laisser entendre qu’en Afrique, la faiblesse des
Etats, dans la gouvernance de ce secteur est à l’origine de nombreuses crises et de conflits entre les communautés. « Dans notre pays, la
Guinée, près de 70% des conflits devant des cours et tribunaux sont consacrés aux litiges fonciers parce que notre registre du foncier est
en panne, moins de 25% et des parcelles et des domaines fonciers ont un titre. La situation est d’autant plus critique que la pression sur le foncier urbain, le foncier rural, le foncier maritime et le domaine public s’accentue avec la croissance démographique, l’extension de l’urbanisation, des surfaces cultivables, les exploitations minières ».
« Il est donc primordial qu’un état des lieux et une analyse objective de la situation foncière en Guinée, soient faits en vue de formuler des
recommandations pour avoir accès à un foncier sécurisé », a déclaré le PM, Goumou.
Richard Tamoné pour Billetdujour.com