Le RPG Arc-en-ciel du président déchu, Alpha Condé, a tenu son assemblée générale hebdomadaire ce samedi 1er mars 2025. À son siège sis à Gbessia, l’ancien ministre Marc Yombouno, membre du bureau politique du RPG Arc-en-ciel, a longuement discuté du projet « Simandou 2040 ». « Ce n’est rien de plus qu’un simple slogan de propagande. Aujourd’hui, certains, quand ils dorment, on voit écrit derrière eux Programme Simandou 2040. Dans tous les bureaux, c’est affiché. On a pourtant dit ici qu’il n’y a rien là-dedans, que ce n’est qu’un slogan de propagande. Ce n’est même pas un slogan de campagne, car la campagne n’est pas encore décrétée ; c’est juste de la propagande. On l’a dit depuis longtemps, mais on nous répond que ce sont des membres du RPG qui s’opposent. Pourtant, un conseiller, président de la commission Économie, Plan et autres, a récemment reconnu qu’en réalité, c’est vide. Il n’y a que le titre, mais ceux qui comprennent ce qu’est un programme, c’est-à-dire un agencement structuré d’activités, de projets et d’initiatives visant à améliorer les conditions socio-économiques d’une entité, savent qu’il n’y a rien de concret dedans. Quand on demande quel est le coût global du Programme Simandou, quand on prend par exemple le Programme National Développement Économique et Social sous Alpha Condé, il avait un coût. Guinée Émergente 2035 avait aussi un coût », a-t-il expliqué.
La promesse d’une Guinée prospère grâce au Simandou en 2040 est trompeuse, a ajouté Marc Yombouno. « Le Projet Simandou n’est pas une nouvelle création. Il remonte à l’époque de Sékou Touré, mais il a réellement pris forme sous le général Lansana Conté. À ce moment-là, Rio Tinto avait obtenu le marché et s’était installé sur le site. Ceux qui sont de Beyla le savent bien : ils ont même construit un aéroport où atterrissent hélicoptères et petits avions pour l’exploration. Lorsque le professeur Alpha Condé est arrivé au pouvoir, il a engagé des poursuites contre eux, car ils avaient sécurisé l’exploitation sans avancer dans les travaux. C’est ainsi que Rio Tinto a été condamné à payer 720 millions de dollars à l’État guinéen. Ensuite, Alpha Condé a rouvert le marché, et les Chinois sont venus s’engager. Les travaux ferroviaires ont débuté sous son mandat. Ceux qui voyageaient de Conakry à Faranah voyaient bien les Chinois travailler le long de la route. Ce projet représentait 12 000 emplois en jeu. L’État étant une continuité, après le coup d’État, ils n’ont pas poursuivi les travaux et ont suspendu le contrat. Pendant près de deux mois, aucune activité n’a eu lieu. Finalement, un nouveau contrat a été signé. Or, sous Alpha Condé, tous les contrats miniers devaient être rendus publics. Qui, en Guinée, connaît le contenu du nouveau contrat Simandou ? Personne. On ne le connaît pas. Mais il y a aujourd’hui une confusion entre Programme Simandou et Projet Simandou. Même les anciens Premiers ministres, comme Komara qu’on ne peut accuser d’être contre le CNRD, ont dit la vérité. Il ne faut pas croire qu’en 2040, tous les Guinéens seront riches. Au contraire, il faut déjà préparer aujourd’hui la transition pour ceux qui perdront leur emploi », a-t-il conclu.
Binta Wann