Ils ont battu le pavé ce mercredi pour se faire entendre des autorités judicaires du tribunal de première instance de Coyah. L’on se rappelle, en début du mois de janvier 2023 dernier, un particulier est venu démolir 29 bâtiments dans La localité de Tonguiron Kondeya, sous-préfecture de Wonkifong, préfecture de Coyah. Ces derniers, n’ayant pas obtenu, gain cause auprès des autorités préfectorales, ils se sont tournés vers la justice pour qu’ils soient rétablis dans leurs droits.   

Voici les réactions à chauds des manifestants :

Moussa Traoré, victime de démolition à Tonguiron

‘’Depuis deux mois nous souffrons, sinon on voulait réagir, mais c’est notre avocat qui nous a retenu.’’

« Dans cette affaire, on accuse le préfet, au lieu qu’il nous protège en tant que représentant de l’Etat, il est en train de nous détruire. On l’accuse pourquoi. Quand Sékou Camara est venu démolir nos maisons, lorsqu’il vient, il vient des pick-up remplis de gendarmes et de policiers. Et il déclare publiquement, que quiconque qui les empêche de travailler de le prendre et de le mettre en prison. Donc pour nous, c’est le préfet qui est l’encourage à démolir nos bâtiments qu’on a souffert pour construire. Lui, un seul matin, il est venu, il a démoli 29 bâtiments. C’est pour cela, nous sommes venus porter plainte contre lui pour que la justice puisse, nous rétablir.

Depuis deux mois nous souffrons, sinon on voulait réagir mais c’est notre avocat qui nous a retenu. Il a dit qu’on va aller pas à pas.

Nous on a acheté le terrain des mains des coutumiers et on a construit. Nous ne connaissons même ce Sékou Camara. Ce qui est grave, c’est que malgré que nous sommes à la justice, il poursuit les travaux sur le terrain. C’est très grave pour notre pays, il ne considère même pas la décision de la justice.  C’est pourquoi, je lance un appel non seulement au ministre de la Justice et des droits de l’homme, Charles Wrigth, mais aussi au ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé, parce que le préfet de Coyah n’est pas pour la population, il est là pour son intérêt personnel ».

Marouf Diallo, victime de démolition à Tonguiron.

‘’Depuis cette destruction, nous et nos familles sont dispersés dans la nature.’’

« Dans cette situation, j’ai perdu ma concession, mon papa aussi a perdu une. Nous demandons les autorités judiciaires de dire la vérité, car nous avons payé ces terrains avec notre argent propre. Nous avons fait des années en train d’économiser pour d’abord acheter le terrain et plusieurs années après avant de construire nos maisons pour faire rentrer nos familles. Nous savons tous les difficultés liées à la construction d’une maison. Nous n’avons ni triché, ni volé cet argent avec lequel nous avons construit. Moi j’ai mes papiers de donations et mon plan de masse, j’ai construit une maison, un puits et des douches plus de 5 magasins. La maison de mon père aussi est complètement finie. Voir quelqu’un détruire tout cela un seul matin, nous fait mal et c’est difficile pour nous de l’accepter. Depuis cette destruction nous et nos familles sont dispersés dans la nature. C’est la foi qui nous permet de vivre. Le préfet est complice de cette situation. Car il travaille avec celui qui a détruit notre maison pourquoi, parce que Sékou Camara vient avec des gendarmes, des policiers qui sont à la solde des autorités. Ils viennent nous jeter de gaz lacrymogènes. Cela prouve qu’il travaille avec les autorités de Coyah. »

Facinet Sylla, coutumier de Tonguiron Kondéya

‘’Aujourd’hui nous sommes tribunal de Coyah, parce que nous nous sommes confiés aux autorités préfectorales, sans avoir gain de cause’’ 

« Ce que nous sommes en train vivre présentement nous désoles. Des gens s’investissent à construire de maisons et qu’un jour quelqu’un vient démolir tout ça. Je me demande où nous allons… Sékou Camara dont-on parle, nous lui avons donné 30 et quelques parcelles, toutes les parcelles sont couchées là-bas, elles ne sont pas touchées. Son grand frère a construit une petite maison et un sous-bassement. Actuellement comme il a démoli les bâtiments des gens, il veut construire là où, il a détruit les maisons des autres. Quand nous nous levons pour ça, Sékou Camara mobilise les gendarmes de Coyah. Le jour qu’ils sont venus détruire les bâtiments, il y avait 6 pick-up et une machine. Les gens sont sortis et les gendarmes ont commencé à tirer le gaz, ce jour, personnellement cela m’a fatigué, il a fallu que j’arrache les feuilles de patates, afin de pouvoir lutter contre le gaz lacrymogène. Ils ont tiré de gaz dans une concession, il y avait une vieille dame Kissi dedans, les enfants ont fui, laissant la pauvre dame, elle a inhalé le gaz et finalement, elle est décédée. Nous avons ramassé toutes ces bouteilles de gaz, et nous avons fait appelle au sous-préfet et au préfet, afin qu’il puisse dire à Sékou Camara de cesser de faire la pagaille dans notre localité, mais en vain.

Récemment, il a voulu mettre les poteaux, mais nous nous sommes opposés. Mais il est parti prendre des gendarmes et ces derniers nous ont dit que c’est le préfet qui a dit qu’il plante les poteaux. Cela nous a frustré à plus d’un titre. Parce que lorsque deux personnes se battent et que tu donnes raison à l’autre. Comment peut-on concevoir cela. Ce même Sékou Camara qui a démoli les bâtiments, nous a dit qu’il va acheter tous les responsables de Coyah. Aujourd’hui nous sommes tribunal de Coyah, parce que nous nous sommes confiés aux autorités préfectorales, sans pour autant avoir gain de cause. »

Propos recueillis par Richard TAMONE