Le symposium de l’an N° 1 de la disparition du journaliste Ben Daouda Sylla a eu lieu ce mardi à la maison de la presse à Kipé/Ratoma. Les membres de la famille du défunt et plusieurs vieux de la vieille du paysage médiatique ont pris part à la commémoration. Notamment Justin
Morel Junior, ancien ministre :« Mme Sylla, soyez encore plus brave. Ben n’est pas mort, il est parmi nous, par la force de son
talent, le génie de son imagination, par la fidélité qu’il a incarné aux yeux de ses amis», a déclaré le ministre JMJ.
Jean Baptiste Williams, de son côté de souligner : « Ben en plus d’incarner la noblesse du journalisme, il était un patriote, il aimait son pays. Lorsque Africa N°1 était en campagne en Conakry, Ben m’a personnellement vu avant mon émission. Il m’a dit Fory, au niveau du
journal parlé, il n’y a pas de problème, les confrères Africa N°1 ont beaucoup entendu parler de ton émission : vendredi parfumé. Il m’a dit, je voudrais que tu relèves le niveau pour sauver la section
culturelle. Et je viendrais te voir, parce qu’ils seront tous à l’écoute. Après donc cette campagne d’Africa N°1, il est venu me voir,
en me disant qu’une réunion s’est tenue, qu’on m’a cité et félicité. Les culturels d’Africa N°1, on dit de venir à l’école de RTG. Ben aimait mettre les autres à la lumière et s’effacer. Il n’est jamais
monté sur les toits pour l’injustice dont il a été victime. »
Pour sa part, Amadou Diallo de la radio BBC Afrique : « Ben, c’est le professionnalisme vrai, à la limite, Ben, était un rebelle, vous ne pouvez pas le moudre, le mouler. Vous ne pouvez pas le mettre dans une moule, le canalisez, ce n’est pas possible, c’était son caractère. Il
a été à fond dans le métier. Il a vécu le journalisme. Il a dérangé, non pas, parce qu’il était excessif, mais parce qu’il était objectif. Mais vraiment, il a dérangé le régime du général Lansana Conté. Il a
s’y bien dérangé qu’a un moment donné, le régime a appelé Africa N°1.
Lorsqu’ils ont voulu chasser Ben Daouda. Parce qu’Africa N°1 travaillait avec la radio nationale et le ministère dans le choix des
correspondants. On m’a fait appel au ministère, par le chef de cabinet
de l’époque, au nom de son ministre, pour me demander humblement de remplacer Ben Daouda Sylla à Africa N°1. Je ne l’ai pas accepté : pour deux raisons, la première l’humanité de l’homme. Sincèrement accepté de prendre le correspondant d’Africa N°1 à la place de Ben Daouda dans ces conditions, ça allait être une trahison. Je ne peux accepter le
poste, parce qu’il racontait l’actualité guinéenne dans les détails, les plus abjectes parfois. Et c’est ce qui dérangeait le régime de Conté. Si j’acceptais ce poste, j’aurais les mêmes problèmes que Ben,
et je ferai la même chose. Et donc je me retrouverai dans votre collimateur. Le chef de cabinet m’a dit Amadou je t’ai compris et merci ».
Ibrahima Kalil Diakité, directeur de la RTG : « Ben faisait de telle sorte que nous soyons une famille et aujourd’hui, il y a même des tentatives pour constituer tout cela, parce qu’on a gardé un souvenir
impérissable, cette solidarité, on la doit à Ben. »
Alpha Kabinet Doumbouya, de l’Agence guinéenne de presse de conclure :
« Ben n’a jamais encensé qui que ce soit, c’est à l’intérieur de sa personne qu’il a manifesté sa gratitude envers les personnes qui l’on aidé à sortir de la misère. Ben n’a pas fait de la prison : Dieu soit loué, mais bloquer le salaire d’un fonctionnaire, je crois que c’est aussi une autre prison…. Grâce à Ben, tout le monde s’est intéressé au journalisme : Amadou Diallo, Yamoussa Sidibé, Ibrahima Kalil Diakité, Abdouramane Diallo… toute cette bande qu’Odilon Théa appelait les
chevaux à la RTG…. Ben étant stagiaire, il a été le premier à être désigné pour aller couvrir un match de l’équipe nationale pendant qu’on était stagiaire. C’est dire que le garçon forçait l’admiration de nos chefs par la qualité de son travail. »
Richard Dassassa pour Billetdujour.com