Seul, en qui Dieu réserve une longue vie de santé, constateront les faits et le tournant de ce monde ci-bas. C’est le moins qu’on puisse dire ou écrire. Alpha Condé, le président déchu par les maîtres actuels des lieux, a présenté ses excuses au peuple, notamment les victimes de son régime par le biais de sa page Facebook. Qui l’aurait cru. Il l’a fait à l’occasion de l’an 67 de l’Indépendance de la République de Guinée. Un acte que d’aucuns, n’ont pas trouvé sincère. 
« C’est avec un cœur plein de chagrin, mais aussi avec un sens aigu de responsabilité que je m’adresse à vous en ce jour mémorable où notre nation commémore le 67ᵉ anniversaire de son accession à l’indépendance. En ce jour de mémoire et de fierté, nous devons nous rappeler d’où nous venons, où nous étions et où nous allons…. Je reconnais qu’il y a eu des erreurs et des manquements que je m’apprêtais à corriger afin d’amorcer un vaste programme de développement bénéficiant du soutien et de l’accompagnement de plusieurs partenaires stratégiques à travers le monde », a laissé coucher, l’ancien président, Alpha Condé.
Puis de faire remarquer: « Avant 2011, notre pays sortait de décennies d’instabilité et de fragilité. Les institutions étaient minées par la corruption, les services sociaux délabrés, l’économie en panne, les routes impraticables. L’électricité était inexistante, l’agriculture abandonnée, la jeunesse condamnée au chômage ou à l’exil. La Guinée vivait dans une précarité et une incertitude qui empêchaient tout espoir collectif. En 2011, lorsque vous m’avez confié la direction du pays, j’ai pris la mesure de cette responsabilité historique. Ensemble, malgré les difficultés, nous avons travaillé à reconstruire notre pays et à bâtir un État. »
Dans la même veine, de souligner: « Avec Kaléta, Souapiti et d’autres projets, nous avons multiplié par trois la capacité énergétique nationale, donnant espoir d’une autosuffisance et d’une exportation régionale. Le barrage d’Amaria était en cours de construction. L’interconnexion de la région forestière avec la Côte d’Ivoire était déjà acquise, tandis que celles du Libéria, de la Sierra Leone et du Mali étaient en cours. D’autres extensions et constructions de barrages étaient prévues pour couvrir l’ensemble du territoire national.Tous ces efforts ont été faits dans un contexte politique marqué par plusieurs manifestations qui ont malheureusement entraîné des victimes dans nos familles. Je voudrais, une nouvelle fois, adresser mes condoléances à leurs familles, prier pour le repos de leurs âmes et demander pardon au nom de l’État guinéen, »
« Nous avons lancé des projets structurants, négocié pour plus de valeur ajoutée locale et posé les bases d’une meilleure transparence des projets miniers de bauxite à Boké et du fer de Simandou. Une mine précieuse pour le pays qui avait été bradée aux étrangers et que nous avons ramenée dans le giron de la Guinée au prix de nombreux sacrifices. Ces réalisations n’étaient qu’un début. Elles montraient qu’avec une vision, la Guinée pouvait redevenir un acteur majeur sur la scène africaine et internationale. »
« Tous ces efforts ont été faits dans un contexte politique marqué par plusieurs manifestations qui ont malheureusement entraîné des victimes dans nos familles. Je voudrais, une nouvelle fois, adresser mes condoléances à leurs familles, prier pour le repos de leurs âmes et demander pardon au nom de l’État guinéen…. À côté de ces acquis et d’autres, je reconnais qu’il y a eu des erreurs et des manquements que je m’apprêtais à corriger afin d’amorcer un vaste programme de développement bénéficiant du soutien et de l’accompagnement de plusieurs partenaires stratégiques à travers le monde. Hélas, le 5 septembre 2021, déplore-t-il, ce chemin a été brisé. » Il rappelle le putsch du 5 septembre 2021, évoquant qu’il s’est produit « au nom de promesses de justice et de refondation. »
« Depuis maintenant quatre ans, la situation de notre pays est plus que dramatique. La démocratie a été enterrée, les institutions confisquées. La Guinée a souffert, mais la Guinée n’est pas vaincue. Notre drapeau flottera toujours comme symbole de courage, de richesse et d’espérance. La corruption et l’enrichissement illicite, au détriment des citoyens, ont pris une ampleur dépassant tout entendement. La pauvreté et le chômage se sont aggravés, et les populations vivent dans le désespoir. Aucun projet majeur nouveau n’a vu le jour. Les grands chantiers que nous avions lancés ont été désorientés et désarticulés. Aucun investissement structurant n’a été entrepris. La Guinée est isolée diplomatiquement, privée d’opportunités et de crédibilité. »
Puis de conclure: « En ce 2 octobre, jour sacré de notre indépendance, souvenons-nous : en 1958, nos aînés ont su dire « NON » à la domination. La Guinée a souffert, mais la Guinée n’est pas vaincue. Notre drapeau flottera toujours comme symbole de courage, de richesse et d’espérance… »
En dépit du pardon d’Alpha Condé, bon nombre de citoyens trouve les excuses du président déchu, non sincères. Pour eux, la meilleure manière de présenter les excuses aux victimes, c’est par-devant la barre, des instances juridiques et judiciaires du pays.
A-Tchol pour Billetdujour.com