L’Arabie saoudite a renforcé sa sécurité et affectué des aménagements à l’approche du pèlerinage de la Mecque. L’an dernier, 1.301 personnes sont mortes durant l’événement qui débute demain.
Environ 1,5 million de fidèles, venus du monde entier, sont attendus dans le Royaume cette semaine. Le Hajj, le pèlerinage annuel à La Mecque en Arabie saoudite qui se déroule sur cinq à six jours, est l’un des plus grands rassemblements religieux qui soit. C’est l’un des cinq piliers de l’islam. Tout musulman qui en a les moyens est tenu de l’accomplir au moins une fois dans sa vie.
L’an dernier, 1.301 personnes sont décédées, principalement à cause des fortes chaleurs. Les températures pourraient atteindre les 50 degrés cette année encore.
Pour limiter les risques liés à la chaleur, les passages couverts ont été agrandis de 50.000 mètres carrés, 10.000 arbres plantés pour offrir de l’ombre, 400 points d’eau fraîche installés ainsi que des milliers de brumisateurs.
Les « routes blanches », ces allées pavées avec des matériaux recyclés qui absorbent moins la chaleur, ont été étendues.
Ajoutez à cela, l’usage de l’intelligence artificielle et une armada de drones. La combinaison des deux permettra de surveiller les mouvements et de mieux gérer les flux de pèlerins afin d’éviter les bousculades comme celle de 2015 qui avait fait 2.300 morts.
« Pas de hajj sans permis »
Le message est martelé, affiché dans les centres commerciaux, diffusé dans les médias et sur les réseaux sociaux : « Pas de hajj sans permis ».
D’après les autorités, 83% des pèlerins décédés l’an dernier n’étaient pas dotés d’autorisation. Payante et octroyée selon des quotas, elle donne accès à des infrastructures adaptées, comme des tentes climatisées.
« Nous souhaitons que les gens viennent uniquement avec un permis, car ce permis signifie qu’ils reçoivent un ensemble complet de services de transport et d’hébergement, ce qui garantit la sécurité », affirme Tawfig al-Rabiah, ministre du Hajj.
Les contrevenants encourent une amende de 5.000 dollars deux fois plus qu’en 2024. Plus de 260.000 personnes ont jusqu’ici été recalées.
Manne financière
Les autorités veulent que ça se passe bien car l’événement est une vitrine et une manne financière pour le pays.
L’Arabie saoudite a toujours investi dans ses villes saintes mais Mohammed Ben Salmane a vite compris qu’il fallait aller encore plus loin. Le tourisme religieux est au cœur des priorités du prince héritier, au cœur même du plan « Vision 2030 ».
Des dizaines de projets ont été réalisés ces dernières années. Création d’infrastructures avec la construction d’hôtels et d’immeubles de luxe. Développement des transports avec par exemple, en 2018, l’inauguration d’une ligne de train à grande vitesse reliant Médine et La Mecque en moins de deux heures. Coût du projet: 16 milliards de dollars.
Le Royaume veut continuer de diversifier l’économie, de sortir de la dépendance aux hydrocarbures et le Hajj et la Omra, qui lui peut se faire à tout moment de l’année, sont des occasions à ne pas manquer.
Selon une étude Future Market Insights (FMI), l’industrie du tourisme du Hajj en Arabie saoudite connaît un développement rapide, sa valeur dépassant 171 milliards de dollars en 2024. Cette valeur devrait fortement croître pour atteindre 343 milliards de dollars d’ici 2034. Le rapport laisse ainsi entrevoir un taux de croissance de plus de 7% jusqu’en 2034, plus forte encore que sur la période 2019-2023.
Les touristes étrangers représentent près de 60% des visiteurs des villes saintes. 45% d’entres eux ont entre 46 et 55 ans, « une tranche d’âge qui bénéficie d’une stabilité financière qui lui permet de répondre aux exigences du Hajj », précise le rapport.
Via Bfmtv.com