La première phase de l’exécution du Projet d’Amélioration des Critères Technico-commerciaux (PACT) sur financement de la Banque mondiale a pris fin. Une cérémonie marquant officiellement la clôture de ce projet a été organisée ce vendredi 29 décembre 2023, à Conakry. Ce sont plusieurs jours et semaines de caravanes dans certains marchés de Conakry suivis des campagnes de sensibilisation des abonnés et non abonnés au sein des agences de la SEG qui ont été réalisés pour mener à terme ce projet. C’est une initiative de la SEG exécutée par le Réseau guinéen des Ong et associations pour le développement durable Jeunesse Services Guinée ( Réseau JSG) . L’objectif : Contribuer à la réduction des pertes d’eau, lutter contre les gaspillages et les fraudes, assurer une normalisation des branchements, améliorer le ratio de facturation, du taux de recouvrement  et l’image de la SEG auprès de sa clientèle.
Situant le Coordinateur du Projet PACT au compte de la SEG, El Hadj Mamadou Saïdou Diallo, a indiqué que ce projet a été lancé en octobre 2023 sur financement de la Banque mondiale à hauteur de cinq (5) millions de dollars.« L’objectif premier est de répondre au besoin de la population en matière de fourniture d’eau potable en qualité et en quantité dans la capitale guinéenne. Il s’agit également de lutter contre les fraudes et les pertes commerciales, dans ja fourniture d’eau. Déjà,  plus de 10 mille compteurs posts-payés ont été posés dans les ménages sur 12 500 prévus pour cette année 2023. « Si vous êtes en Guinée, vous saurez qu’il y a d’énormes difficultés en matière d’approvisionnement en eau potable techniquement et commercialement.  Nous utilisons des ouvrages un peu anciens. Depuis plus de 25 ans, il n y a pas eu un investissement lourd dans le secteur après le troisième projet eau qui date des années 1993-1996. Aujourd’hui,  on se sert des conduites vétustes pour donner de l’eau à la population qui est en croissance permanente. Donc on a vraiment besoin d’améliorer les critères techniques », a-t-il situé.
Pour relever ce defi, au mois d’avril 2023, les zones du nord de Conakry ont été ciblées, six agences : Kaloum,  Matam,  Dixinn,  Ratoma, Wanindara et cimenterie, les zones où il  y a plus de difficultés.« En avril, les études ont commencé. Nous avons eu l’assistance de la Banque mondiale .  Un expert technique est venu travailler avec nous du début des études jusqu’au lancement des travaux le 12 octobre 2023. Il était prévu  de poser 12500 compteurs normalement avant le 31 décembre. Nous sommes déjà aux alentours de 10 mille compteurs posts-payés posés dans les ménages. Comme on est juste à deux mois, il est difficile de dire quel est l’impact, mais on peut le savoir à travers les factures. Quand une agence fait la facture , on compare à la facturation précédente  et on déduit. Mais on a un déficit de plus de 200 000m³ pour Conakry. C’est pour faciliter ces actions précitées que nous avons recruté le Réseau JSG qui a fait un excellent travail sur le terrain pour une adhésion massive des populations », a expliqué El Hadj Mamadou Saïdou Diallo.
Intervenant, le Directeur général adjoint Exploitation et Qualité de la SEG, Thierno Mamadou Nassirou Diallo, a precisé que ce projet PACT découle d’une situation alarmante de constat effectué sur le terrain.« La capacité nominale de production existante est de 150 000 m3/jour. Quand vous faites le cumul de tous les sites, Yessoulo qui se trouve dans Coyah et les autres notamment les forages à travers Conakry ( dans les zones de Kakimbo, Gbessia, Dixinn terrasse, du Bloc des professeurs,…) , de ces volumes produits, très malheureusement, en se référant des missions devalues à la SEG qui sont celles de la production de l’eau potable qui comprend son cartage, son transport,  sa production, son traitement, sa distribution et sa mise en disposition des populations et éventuellement sa facturation et son  recouvrement , il est apparue un déséquilibre entre le volume produit et celui souvent facturé. De ce déséquilibre,  il est ressorti des volumes hyperimportants que nous perdons dans la nature.»
Certes, ces pertes se résument en plusieurs catégories. Mais la plus importante est celle physique qui découle de la casse des conduites ou des branchements. Aujourd’hui, poursuit le Directeur général adjoint Exploitation et Qualité de la SEG, le régime d’alimentation de Conakry se fait par intermittence,  par délestage.« La principale cause est du fait qu’il y a une inéquation entre l’offre qui nous produisons et la demande qui est très croissante. En plus, des fraudes,  vols d’eau, il y a les pertes d’eau . Ce sont des facteurs qui ont affectés drastiquement  les indicateurs de la bonnne gestion de la SEG. C’est ce qui a fait qu’en marge de toutes les solutions que nous avons initié sous la houellette de notre tuteur technique, il est apparu qu’ en plus des investissements qui sont recherchés pour la réalisation des nouvelles infrastructures de production,  il est avéré  qu’il est beaucoup plus impérieux de mettre un mécanisme en place pour pouvoir récupérer ces eaux que nous perdons. Que nous appelons ’’Eaux non facturées’’. C’est à l’issue de ce diagnostic que l’idée de formuler un projet sur la base de toutes ces phases , aller jusqu’à la recherche de financement a germé. Nous avons eu l’accord de la Banque mondiale qui a accepté d’accompagner le gouvernement guinéen (…) », a-t-il expliqué. 
Des attentes…
« Ce projet va améliorer drastiquement la fourniture en eau potable au niveau des ménages. Le facteur satisfaction clientèle va être affecter positivement. Parce qu’il n y a rien de plus difficile quand vous ouvrez le robinet , vous avez le savon sur le corps mais l’eau est partie. Le meilleur cadre de vie exige que si vous ouvrez le robinet , que tu reouves de l’eau. C’est pour dire la bonne conduite de ce projet va favoriser le retour de l’eau dans les ménages qui en manquent aujourd’hui.  C’est une évidence,  récupérer l’ensemble des volumes perdus va augmenter la pression sur le réseau, la disponibilité du volume d’eau pour couvrir les besoins de la famille et permettre à la SEG de pouvoir facturer plus de clients, de faire plus de recettes.»
 Il faut le rappeler que dans la même dynamique pour résoudre le problème de desserte en eau , Thierno Mamadou Nassirou Diallo, a abordé l’organisation du 22ème Congrès de l’Association Africaine de l’Eau et de l’Assainissement (AAEA) prévue en Guinée du 18 au 22 février 2024.« Le congrès va réunir des scientifiques, des techniciens, des sociétés ou entreprises impliquées dans le secteur de l’eau, les partenaires techniques et financiers. Et, il sera question de voir quels sont les problèmes que nous avons ? Quelles solutions les autres pays ont apporté pour que la question d’eau soit solutionnée chez eux ? Mais chez nous aussi pour voir et booster, inciter les entreprises guinéennes à s’orienter vers le secteur de l’eau.
Aujourd’hui, quand vous prenez les BTP, vous pouvez trouver des entreprises qui évoluent dans le BTP et qui sont reconnues au niveau africain, mais la Guinée étant le château d’eau de l’Afrique de l’ouest, il n’y aucune entreprise guinéenne évoluant dans le secteur de l’eau. Donc, c’est une opportunité », a-t-il noté.
Clôturant les interventions au nom de la Banque mondiale,  l’expert technicien et commercial Projet Urbain Eaux de Guinée ( PUEG), Charfeddine SLITI a noté ce qui était attendu de son institution. « Notre objectif est de poser 12500 compteurs , nous avons posé pour le présent 10 000 compteurs ; nous avons la pose de 1641 mètres linéaires de conduite,  nous avons 1411;  pour la réparation des fuites sur les branchements, on a 1020 fuites  réparées sur 1020 ; reprise des branchements carrément,  on a 600 à réaliser on a fait 407. Donc on peu dire que le taux d’exécution est satisfaisant. Nous sommes à 80%. Et le but de tous ces travaux est de minimiser les pertes d’eau et d’améliorer l’indice linéaire de perte au niveau des réseaux,  et d’améliorer le rendement du réseau de la SEG », a-t-il souligné.
  
Mobaillo Diallo pour Billetdujour.com