Ce jeudi, Amadou Thierno Diallo, expert en développement et ancien ministre de la coopération et de l’intégration africaine a animé une conférence de presse à la maison de la presse à Conakry sur la crise énergétique en Guinée.
L’ancien ministre a d’entrée de jeu indiqué que la crise énergétique qu’enregistre présentement les citoyens guinéens est dû à un manque criard d’investissement de plus 30 ans: « Après le barrage de Garafiri, c’est 30 ans plus tard, qu’on a fait le barrage de Kaléta. C’est un retard qui ne se rattrape pas en deux jours. Donc tout ce que vous voyez aujourd’hui, c’est essentiellement d’abord la conséquence d’un déficit d’investissements » , a déclaré l’expert en développement, Amadou Thierno Diallo.
Parlant de la Société d’électricité de Guinée, (EDG). Il a précisé qu’elle a des difficultés de recouvrir des coûts d’investissements et des infrastructures vétustes.« Donc il faut revoir tout le secteur de façon holistique pour pouvoir bâtir une entreprise qualifiée et qualifiante, qui pourra fournir des services.»
Que faut-il pour pallier cette crise: « Il y a une loi qui a été votée par l’assemblée nationale, qui ouvre la production, aux producteurs indépendants d’électricité. Donc nous avons les ressources hydroélectriques. Nous avons des ressources, hydroélectriques, éoliens, de solaires. Mais il ne suffit pas de dire que j’ai voté une loi, ou bien j’ai, les ressources et attendre. Il faut aller vers les investisseurs. Il y a pleins d’investisseurs à travers le monde », a-t-il fait savoir.
Puis de renchérir que récemment, qu’il a pris part à conférence de G20 en Argentine: « la table où j’étais assis, il y avait 6 personnes qui pesaient plus de 6 milliards de dollars. Et ces personnes cherchaient à investir dans les infrastructures en Afrique. Mais elles ne viendront comme ça, parce qu’elles ne connaissent pas chez nous. Il faut que nous, on aille vers eux. Donc la loi ne suffit pas, il faut faire la promotion du secteur et aller chercher les financements là où, ils se trouvent. »
Concernant la production de l’électricité en Guinée, Amadou Thierno Diallo a souligné que l’État ne peut pas pour le moment de produire suffisamment d’électricité pour toute sa population.« Même si l’État est capable, les lignes de transports n’existent pratiquement pas…», a-t-il d’emblée souligné.
Puis de conclure en ces termes: « Je crois qu’il y a une opportunité de repenser autrement le secteur de l’électricité en Guinée, si on veut atteindre les objectifs du développement durable. »
Richard TAMONÉ pour Billetdujour.com