
La décision est désormais officielle : le coût des appels téléphoniques en Guinée va connaître une hausse significative. Un arrêté conjoint, signé le 5 mars dernier par la ministre des Télécommunications et le ministre des Finances, introduit une nouvelle redevance sur les appels locaux.
Les majorations annoncées :
– 10 francs guinéens*lllpar minute pour les appels au sein d’un même opérateur (intra-réseau ou ON-NET).
– 15 francs guinéens par minute pour les appels vers un autre opérateur (inter-réseau ou OFF-NET).
Une charge financière inédite
Jusqu’à présent, une telle redevance n’avait jamais été appliquée en Guinée. Le rapport 2023 de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT) révèle que les réseaux mobiles ont acheminé un total de 16,3 milliards de minutes d’appels, répartis comme suit :
– 15,3 milliards de minutes pour les appels intra-réseau.
– 831 millions de minutes pour les appels inter-réseau.
Avec une croissance annuelle moyenne estimée à 15 %, cette nouvelle taxe pourrait générer près de 400 milliards de francs guinéens** de recettes en 2025.
Une augmentation qui impacte les consommateurs
Pour les utilisateurs, ces changements se traduiront par une hausse significative des prix. Actuellement, le coût moyen d’une seconde d’appel oscille entre 8 et 9 francs guinéens, selon qu’il s’agisse d’un appel intra ou inter-réseau. Avec la nouvelle tarification, ce coût grimpera à 18 ou 24 francs par seconde, soit une augmentation de 125 % pour les appels intra-réseau et de **167 % pour les appels inter-réseau.
Cette mesure, bien qu’elle vise à renforcer les recettes de l’État, pourrait susciter des préoccupations, notamment face à ses conséquences sur le pouvoir d’achat des citoyens et l’accessibilité des services télécoms en Guinée.
Aliou Sow