Ce vendredi, la mémoire d’un descendant amoureux du continent africain a été saluée sur l’esplanade du palais du peuple, précisément au pied du monument qui rappelle l’expression de l’agression portugaise du 22 novembre 1970 à Conakry, en Guinée.
« Nous sommes aujourd’hui le 5 mai 2023, cette date est consacrée par le 38 session de l’UNESCO, comme journée mondiale du Patrimoine africain. Nous, en tant qu’acteurs culturels, nous nous sommes dit qu’il ne faut pas seulement s’intéresser qu’à la musique et la danse. Il faudrait également qu’on s’intéresse à nos patrimoines matériels et immatériels, a déclaré le président Fondateur de l’Initiative pour un développement durable, Ahmed Kéïta.
Poursuivant, il a souligné que la personnalité dont-ils commémorent avait quitté les États-Unis pour venir s’établir en République de Guinée: « Il a été le conseiller principal du président Sékou Touré. Il a abandonné son nom de descendant d’esclave par amour du panafricanisme, il a pris le nom des grands leaders du moment: Kwamé Krumah, président du Ghana et Sékou Touré de la Guinée », a déclaré Ahmed Kéïta.
« Donc c’est à travers cette journée que nous sommes en train de célébrer l’homme. L’homme qui a été le bras droit de Martin Luther King. L’homme qui a été l’un des grands leaders du mouvement panafricanisme aux Etats-Unis, grand orateur, qui soulevait des foules à l’époque et qui était côtoyé par tous les leaders du monde », a-t-il indiqué.
Puis de préciser Krumah Touré a été inhumé en Guinée: « son mausolée est au cimetière de Cameroun, certains le savent, mais beaucoup surtout la nouvelle génération ne le sait pas », a conclu l’activiste du développement durable.
Présent à ladite cérémonie, le fils du panafricaniste Kwamé Touré de saluer l’initiative, avant de souligner:
« Kwamé Touré était une personnalité panafricaniste, connu dans beaucoup de pays notamment dans les Amériques, malheureusement il n’est pas assez connu de la jeunesse guinéenne, alors qu’il fait parti du patrimoine guinéen », a déclaré Boucar Biro Touré, Chef de la Fondation Kwamé Touré.
Pour lui, il y a beaucoup de célébrations qui reviennent sur les oeuvres de son père biologique: « on parle toujours de cette personnalité, comme je dis dans d’autres pays, mais pas en Guinée, c’est comme si on oublie un peu notre héritage politique, historique », a déploré le fils du membre The Black Panther aux Etats-Unis.
Pour sa part, le président de la Fondation de la charte de Kurukan Fuga, Djely Karifa Samoura de laisser entendre qu’ils sont au pied d’un monument qui démontre l’expression d’un peuple déterminé, engagé de se libérer du joug colonial. « Et vous les jeunes, c’est par vous que nous sommes immortels, comme le disait Joseph Ki-zerbo. Prenez le courage, il faut se décomplexer. Libre comme Aimé Césaire, libre comme Sékou Touré… », a fait remarquer Karifa Samoura.
« C’est ce qu’on appelle le guinéen, ils ont arraché l’indépendance de ceux qui voulaient, nous réduire en esclavage. L’esclavage, c’est d’abord l’aliénation culturelle et c’est ce que Kwamé Touré a opéré, se desaliéner en changeant son nom, pour prendre un nom authentiquement africain: Kwamé et Touré », a fait savoir le sexagénaire.
Richard TAMONÉ pour Billetdujour.com