La rencontre organisée ce jeudi au siège du porte-parolat du gouvernement à Kaloum avait pour thème principal le retrait des permis miniers. Elle a été animée par le ministre secrétaire général à la présidence, le général Amara Camara, et le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo.
Devant la presse à Conakry, les deux responsables ont apporté des éclaircissements sur la décision prise par le président Mamadi Doumbouya de retirer plusieurs permis miniers. Selon le ministre porte-parole du gouvernement, plus d’une centaine de titres miniers ont été retirés ces dernières semaines, impactant les permis de recherche et d’exploitation de plusieurs ressources stratégiques, notamment la bauxite, le fer, l’or, le diamant, le graphite et l’uranium.
Il a souligné que cette mesure visait à corriger les abus et l’opacité qui ont trop souvent caractérisé le secteur minier. Malgré les vastes ressources du pays plus de 40 milliards de tonnes de bauxite et d’importantes réserves en fer, or et diamant—ces richesses n’ont pas toujours bénéficié aux populations guinéennes. Le retrait des permis concerne donc les sociétés ne respectant pas les clauses contractuelles.
Le ministre secrétaire général et porte-parole de la présidence, le général Amara Camara, a salué cette décision du président, la qualifiant de courageuse et nécessaire pour restaurer la souveraineté minière du pays. Il a rappelé que la Guinée ne disposait pas d’une visibilité claire sur l’état réel de son cadastre minier, ce qui a conduit à une opération de toilettage. Les premiers retraits ont concerné les permis de Kebo et IDF, suivis de 51 concessions industrielles et semi-industrielles, ainsi que d’une centaine de permis de recherche.
Poursuivant son intervention, il a annoncé que près de 90 permis supplémentaires seront placés dans la réserve stratégique de l’État. Cette démarche vise à garantir une meilleure gestion des ressources minières, afin qu’elles soient attribuées à des entreprises capables de les exploiter dans l’intérêt du pays et de sa population.
Enfin, le ministre porte-parole de la présidence a rappelé le cadre légal de cette décision. Il a précisé que bien qu’un motif explicite ne soit pas requis pour le retrait d’un permis, celui-ci doit néanmoins être justifié légalement. La plupart des permis retirés présentaient des manquements au regard du code minier, notamment en lien avec les articles régissant les droits de propriété de l’État, les débuts d’exploitation, le renouvellement, l’expiration et le retrait des titres miniers.
Mobaillo Diallo