Les membres de la Fédération guinéenne pour la promotion des Associations des personnes handicapées (FEGUIPAH) ont animé une conférence de presse à la maison commune des acteurs de presse, ce mercredi 12 juillet 2023. Avec pour thème: « Lancement de la campagne nationale pour la signature d’une pétition internationale en faveur de l’inclusion des personnes handicapées à 100 jours du sommet des Nations unies sur les ODD (Objectifs du Developpement Durable). »
Une occasion, que les personnes à mobilité réduite ont mis à profit pour faire savoir aux hommes de médias les réalités dont-ils sont confrontées.
Pour le président de la Fédération guinéenne des associations des personnes handicapées, François Dopavogui, c’est en 2008 que l’Etat guinéen a signé la convention, pour l’observation des ODD: « mais jusqu’à présent, l’Etat guinéen n’a pas élaboré le projet. Et pourtant chaque évaluation, on dénonce. Nous rappelons à l’Etat de ses obligations. Nous, en tant que société civile, nous jouons notre rôle d’évaluateur, mais nous ne sommes pas des gendarmes pour aller prendre l’Etat par la gorge pour dire faite ça », a souligné le président de FEGUIPAH.
François Dopavogui de regretter sur tous les plans, il n’y aucune satisfaction: santé, éducation, emploi, accès aux services publics en général pour les personnes handicapées. « Dans d’autres pays, tu peux trouver, une personne handicapée comme conseiller personnel du président de la République, conseiller auprès des ministres, mais pourquoi pas chez nous, c’est une ségrégation pure et simple », a-t-il d’emblée  dénoncé.
Poursuivant, il a laissé entendre que l’Etat guinéen doit s’interroger: « pour dire que: est-ce que toutes les couches de la population guinéenne jouissent de ses droits; surtout nous, nous sommes non seulement pauvres, démunis, marginalisés…. Nous sommes obligés de nous battre pour se faire respecter…. Et pourtant, il y a des textes des Nations unies qui obligent les Etats à le respecter. Mais malgré tout, nous sommes obligés de mener une lutte âpre pour se faire entendre. On nous qualifie de tous, mais nous allons tenir pour que nos droits soient respectés dans tous les domaines », a-t-il promis.
De son côté, le président de l’Association des personnes de petite taille, Mamadou Samba d’illustrer le non respect des ODD en ces termes: « Avant maintenant, le développement est parti avant nous. Nous ne voudrons pas encore d’ici 2030, que le développement encore parte sans nous. Le développement partir sans nous, c’est de construire sans tenir compte des préoccupations des personnes handicapées, infrastructures sanitaires, scolaires, routières…. Regardez les passerelles qu’on vient de construire, ces passerelles, c’est pour les personnes qui peuvent courir ou bien, c’est pour les personnes qui ne peuvent pas courir. Les personnes qui peuvent courir, elles n’ont pas de problèmes, au contraire, les personnes handicapées, c’est impossible pour elles. Et ces passerelles, ce n’est pas pour 10 ans ni 20 ans. Donc le développement se fait sans nous », a vertement martelé Samba
Pour sa part, le chargé de programmes du Comité national de para-olympique et sportif de Guinée, Ousmane Diané de d’accentuer son intervention sur les ODD. « Vous savez, c’est comme si le monde entier vient de se réveiller. Tout le monde dormait et d’un coup, il y a eu un sursaut pour dire, bientôt 2030, alors que c’est que rien n’est fait… », a-t-il indiqué.
Avant de rappeler que cette campagne qu’ils sont en train de mener, qu’elle est mondiale. « Donc il faudrait que certains nombres d’engagements soient tenus », a ajouté Ousmane Diané.
Mamadou Saïdou Diallo, lui à son tour d’interpeller l’Etat. « Vous les journalistes vous êtes notre bouche, parce que nous n’avons pas l’opportunité de s’adresser aux chefs. Quand nous venons les voir, on nous envoit quelqu’un, pour nous dire que le chef n’est pas présent. Pourtant, nous aussi nous sommes, les fils de ce pays, nous avons besoins d’être accompagné comme les autres. Que l’Etat dote un fond d’appui également aux personnes handicapées. Cela va permettre à beaucoup parmi nous de quitter la rue. Moi que vous voyez, j’ai un champs que j’entretiens à l’intérieur du pays, la volonté est là, mais les moyens manques. Donc nous vous demandons de passer pour nous ce message », a plaidé le pensionnaire de la Cité de solidarité de Taouya dans la commune de Ratoma.
Il convient de rappeler qu’une pétition internationale est lancée en faveur de l’inclusion des personnes handicapées à moins de 100 jours du sommet des Nations unies sur les ODD.
Wanapa pour Billetdujour.com