En prélude à la célébration de la 3ème édition des Médias Awards Guinée, une conférence de presse a été animée à la maison des journalistes sise à la Minière, commune de Dixinn. Le doyen de la presse, Odilon Théa, a mis l’occasion à profit pour partager ses 60 de carrière avec les jeunes journalistes présents. Ce vendredi, ce grand amoureux du micro et de la plume, a longuement discuté avec des jeunes journalistes sur son parcours et comment réussir dans cette profession. La journée a également connu la présence d’une autre grande figure de la presse guinéenne, Justin Morel Junior.

Sur ses débuts, Odilon Théa de confier qu’il est né dans une petite famille pauvre comme la plupart d’entre nous. « J’ai fait mon école primaire à Samoé et comme il arrive à chacun d’entre nous de penser à ce qu’il va devenir demain alors à cette époque, j’ai vu les infirmières qui vaccinaient les enfants contre la variole et la rougeole. Et avec leur accoutrement particulier, je me suis dit pourquoi ne pas devenir comme elles? Chose qui n’a pas marché. C’est ainsi des gens qui sont venus de l’étranger qu’on appelait à l’époque les enfants de troupe avec un accoutrement digne de regard. Je me suis encore intéressé à cela, mais ça n’a pas marcher non plus. À l’époque, il y a mon père aussi qui a voulu que je sois prêtre, mais malheureusement, je n’ai pas été élu », a-t-il situé.

À 17ans, poursuit-il, j’avais déjà commencé à enseigner dans une école primaire où un professeur a été licencié pour viol. « J’y ai passé 3 à 4 mois. Après ce long parcours, j’ai décidé de venir à Conakry où j’ai continué mes études dans une école catholique à Dixinn. Après avoir obtenu mon baccalauréat au lycée classique de Donka, j’ai été choisi avec tant d’autres pour former une génération de journalistes. Et c’est là que commence mon parcours dans ce métier.»

Il a été dans les années 70, le correspondant du journal Horoya à Moscou pendant trois ans. De retour à Conakry, il anime l’émission ‘’ Voyage à travers la Guinée’’ qui fera une grande audience; il sera considéré comme consultant des nouvelles de la Guinée profonde.

De 1982 à 1985, il sera rédacteur en chef et en 1986, nommé directeur du studio école pour la formation des journalistes.

De 1991 à 1994, directeur des programmes et en mars 1994 il est détaché auprès de la CBG (compagnie des bauxites de Guinée) à Kamsar pour diriger la première radio communautaire privée.

En 1996, il prend sa retraite mais la CBG lui prolonge son contrat (…).

Leçons données à la nouvelle génération, Odilon Théa de conseiller :« Même s’il y a des pressions, il faut faire en sorte que tu exerces ton métier avec abnégation, loyauté avec beaucoup d’humanisme. Tout ce que nous disons à la radio, que ce soit en temps de régime féroce ou de régime qui veut suivre la voie normale, il faut toujours faire en sorte de tirer ton épingle du jeu. Le journaliste ne doit pas se considérer comme un éventail. Il y en a qui disent : attend le, il va voir ce que je vais écrire sur lui. Comme ça, tu es un mauvais journaliste. Ce n’est un métier par lequel, on va régler des comptes », a-t-il rappelé.

Exif_JPEG_420

Témoignage sur le parcours du doyen Odilon, Justin Morel Junior, journaliste et ancien ministre de l’Information et de la Communication, a soutenu que M. Théa mérite toute la considération dans le milieu du journalisme. « Il a dirigé la première radio privée de Guinée, qui est à Kamsar CBG. Il est aussi celui qui a prêté sa voix à plusieurs films en Guinée. Ce qui fait de lui un acteur primordial dans le cinéma guinéen à cause de sa voix qui sublimait », a dit JMJ.

Mobaillo Diallo pour Billetdujour.com