Jeudi 29 mai, les actionnaires de la Banque africaine de développement se réuniront à Abidjan pour élire le successeur du Nigérian Akinwumi Adesina, qui achève son second mandat à la tête de l’institution. RFI vous propose de retrouver les interviews des cinq candidats en lice auxquels la radio a ouvert son antenne.
Ils sont cinq dans les starting-blocks pour prendre la présidence de la première institution financière africaine à partir du mois de septembre. Après une campagne qui pour certains a débuté il y a bien plus de six mois, tous se soumettront le 29 mai au vote des représentants des actionnaires de la BAD.
Au total, 81 pays se partagent le capital de la banque et chacun d’entre eux détient un droit de vote équivalent à sa contribution. Pour l’emporter, il faut obtenir la majorité des voix du collège des actionnaires africains – qui représentent 60 % du capital -, mais aussi de l’ensemble des actionnaires régionaux et non régionaux.
À quelques jours du scrutin, l’issue est toujours incertaine. Les votes du Nigeria et des États-Unis seront décisifs. RFI vous propose de retrouver les interviews que les cinq candidats – classés par ordre alphabétique – nous ont accordés.
Le Sénégalais Amadou Hott
L’ex-ministre de l’Économie connaît bien la banque. Sous la présidence d’Akinwumi Adesina, il a d’abord été vice-président chargé de l’énergie, du climat et de la croissance verte, puis, après son passage au sein du gouvernement sénégalais, il a été nommé envoyé spécial du président de la BAD pour l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique. Technocrate reconnu, l’ancien banquier d’affaires de 52 ans revendique aussi sa capacité à porter la voix de l’Afrique lors des grands rendez-vous internationaux. S’il est élu, il entend faire de la banque le chef de file du financement des grands projets d’infrastructure. Sa préoccupation : créer les conditions d’une croissance créatrice d’emplois.
Le Zambien Samuel Munzele Maimbo
Ancien vice-président pour le budget de la Banque mondiale, où il a travaillé 23 ans et où il a contribué à lever des fonds records pour l’International development association (IDA), Samuel Munzele Maimbo, 52 ans, a été désigné candidat à la présidence de la BAD par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADEC). Il plaide pour la suppression des barrières douanières intra-africaines, pour l’essor de l’agriculture, des industries culturelles et pour l’inclusion économique des jeunes et des femmes. Il insiste sur la nécessité d’améliorer l’impact des actions de la banque.
Le Mauritanien Sidi Ould Tah
Conseiller du président de la Banque islamique de développement, puis ministre de l’Économie de Mauritanie, Sidi Ould Tah, 60 ans, dirigeait la Banque arabe pour le développement en Afrique (Badea) jusqu’en avril dernier. L’intérêt croissant des États du Golfe pour le continent lui a permis en dix ans d’augmenter sensiblement l’activité de la Badea en multipliant par huit ses décaissements. S’il est élu, l’économiste entend agir selon quatre axes : l’innovation financière pour mobiliser plus de capitaux, favoriser la coordination du travail des institutions financières africaines, formaliser l’informel pour tirer profit de la démographie et construire les infrastructures nécessaires à l’industrialisation de l’Afrique.
Le Tchadien Abbas Mahamat Tolli
Malgré les critiques sur sa gouvernance, l’ancien gouverneur de la Banque centrale des États d’Afrique centrale (Béac) revendique d’avoir assaini les comptes de l’institution. Il a par exemple largement augmenté ses réserves de change, faisant passer la couverture des importations des pays de la zone Cemac de 1 à 6 mois. Dans son projet pour la BAD, Abbas Mahamat Tolli, 53 ans, insiste sur la sécurité alimentaire, le financement des infrastructures, l’amélioration de la gouvernance, la promotion des énergies renouvelables et le développement des marchés financiers domestiques.
La Sud-Africaine Bajabulile Swazi Tshabalala
Vice-présidente de la BAD pendant six ans jusqu’en septembre dernier, la candidate sud-africaine, 58 ans, est aussi passée par le privé. Bajabulile Swazi Tshabalala a notamment travaillé pour l’assureur Old Mutual et Standard Bank. Lors de son passage au sein de la Banque africaine de développement, elle a innové pour augmenter son capital en y intégrant de la dette assimilable à des fonds propre. Son programme, Lift Africa, vise non pas à changer de stratégie pour la BAD, mais à accélérer sa mise en œuvre, en particulier la construction des infrastructures, en sollicitant davantage le secteur privé. Elle a maintenu sa candidature pour l’Afrique australe en dépit de celle du Zambien Samuel Munzele Maimbo
Via, Rfi