Le directeur du Centre d’analyse et des études stratégiques (CAES), Mamadou Aliou Barry a été l’invité ce mardi 26 septembre 2023 de l’émission Grande gueule du Groupe Hadafo médias. Les chroniqueurs dudit médias ont à cet effet soulevé plusieurs préoccupations. Notamment celle liée aux récurrents coups d’État en Afrique. 

À l’en croire, tous les 7 coups d’Etat qui se passent depuis 2020 dans les différents pays, ce n’étaient pas toutes l’armées: le Mali en a connu deux, le Burkina Faso deux, la Guinée un, la Guinée Bissau qui a échoué et le Niger aujourd’hui.

De l’avis de Mamadou Aliou Barry pour pallier aux coups d’État, ceux qui aspirent à gouverner les pays africains ne doivent plus éluder une question fondamentale: quelle armée, comment et pour quoi faire?

« En Guinée par exemple, la reforme qui a eu lieu au niveau du secteur de défense et de sécurité, c’était quelque chose complètement absurde. La réforme d’un secteur de défense et de sécurité, l’objectif c’est d’arriver de passer à un système d’Etat protégé, à un système protégeant l’Etat de droit. C’est à dire, on devait aujourd’hui repenser le rôle d’une armée dans un pays. »
Revenant sur l’histoire des coups d’Etat en Afrique, l’expert a indiqué qu’ils sont tous identiques: « ce ne sont pas les armées qui prennent le pouvoir. Ce sont souvent une unité spéciale. Si vous prenez récemment le Niger, c’est la brigade présidentielle qui a pris le pouvoir. Vous prenez la Guinée, ce sont des forces spéciales. C’est-à-dire que souvent dans nos pays, les dirigeants une fois au pouvoir, mettent d’un côté l’armée, ils créent une unité spécialisé de l’armée pour uniquement protéger leur pouvoir. On doit sortir de ça », a-t-il fait remarquer.
« Un militaire normalement, il doit jurer fidélité aux institutions et la Constitution, mais pas à un homme. C’est pourquoi, aujourd’hui la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et ceux qui aspirent à diriger ces pays doivent prendre à bras le corps à cette préoccupation. Quel est le rôle et la place d’une armée dans des pays en processus de démocratie », a conseillé le directeur du CAES.
Isôdar pour Billetdujour.com