Directeur général de l’Institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée, ISSEG de Lambanyi, Dr Akoye Massa Zoumanigui, enseignant de profession, dirige aujourd’hui ce grand institut avec dextérité et responsabilité.
Dans cet entretien accordé à deux de nos reporters, Dr Akoye Massa Zoumanigui revient ici sur les avantages qu’offrent son Institut en formant les futurs enseignants de Guinée. Pour lui, un pays qui aspire au développement et au bonheur, doit compter forcement sur la formation des enfants. Voici la première partie de cette longue interview.
Billetdujour.com :  Que peut-on savoir de votre Institution?
Dr Akoye Massa Zoumanigui : L’Institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée, ISSEG fait partie des 17 institutions d’enseignement supérieur public du pays. Avant, en 1979, c’était l’école normale supérieure de Manéah. Ensuite, elle s’est faite appelée Institut supérieur des sciences de l’éducation de Manéah. Et depuis 2003, c’est devenu ISSEC installé à Lambanyi, dans la commune de Ratoma.
Des bacheliers viennent d’être orientés dans les différents établissements d’enseignement supérieur du pays. Peut-on savoir le nombre que l’ISSEG a reçu cette année et comment procédez-vous à la gestion ?
Au départ, on n’avait proposé un effectif et puis, par la suite, on nous a dit que nous devrions recevoir 2500 étudiants. Mais actuellement, le total fait 2700 étudiants.
Pour l’organisation des cours, nous faisons comme les anciens avec beaucoup de difficultés. On fait un roulement de classes jusqu’à ce que l’année soit tenue. Vous savez, dans les conditions normales, on ne devrait pas avoir dans une salle de classe, un effectif supérieur à trente étudiants. Mais les conditions actuelles que nous connaissons tous sont telles qu’il y a des effectifs parfois de 150, 200 et un peu plus.
Il faut reconnaitre que les salles sont insuffisantes par rapport aux effectifs. Mais nous sommes en train de construire d’autres infrastructures qui pourront à l’avenir nous permettre de relever ce défi.
Avec la crise sanitaire de coronavirus ou Covid-19, votre Institut a-t-il pris des dispositions contre cette pandémie ?
Les mesures pratiques de sécurité sanitaire sont bien mises en place. A la rentrée de l’ISSEG, vous avons dû constater tout un arsenal sécuritaire. Il y a des thermo flashs, des kits de lavage des mains installés presque partout dans la cour. Et, chaque matin, on s’assure que tous ceux rentrent dans nos locaux ont été soumis à la vérification de la température et au lavage des mains d’une part ; d’autre part, nous faisons en sorte que quand dans une classe où il y a plus de 200, que la distanciation sociale soit  plus ou moins respectée.
Contrairement aux autres centres universitaires, à l’ISSEG, le mode vestimentaire extravagant est interdit. Qu’est-ce qui a sous-tendu à cette 
décision ?
Nous savons tous qu’actuellement le mode vestimentaire   est extravagant avec la complicité de tout le monde y compris les enseignants. Je vous l’ai dit au départ, notre établissement est un Institut supérieur des sciences de l’éducation. C’est ici, que sont formés les professeurs de collèges, de lycées et les encadreurs des Ecoles normales des instituteurs, ENI. Alors si, nous permettons l’extravagance, à la sortie de ces maîtres formés, quel sera leur comportement devant leurs élèves ? ça veut dire que c’est l’exemplarité que nous enseignons à partir du mode vestimentaire avant d’inculper aux étudiants l’instruction nécessaire pour leur formation.
C’est pourquoi, le mode à l’ISSEG est rigoureux. On ne vient pas n’importe comment. Nous n’allons jamais exiger que les étudiants viennent tous les jours dans des beaux ensembles. Non. Mais un ensemble propre, correctement
mis. Je crois que ce comportement devrait être, une affaire de toutes les institutions d’enseignement supérieur. N’est pas étudiant qui le veut.
Par l’habillement de l’étudiant, on doit savoir qu’il a un niveau diffèrent du mécanicien, de l’ouvrier,… C’est pour dire que l’habillement doit permettre de faire la distinction entre l’étudiant et les autres.
Malheureusement, nous constatons le contraire. C’est pourquoi, je dis, qu’il y a la complicité des parents. Moi, je ne peux pas accepter, que mon enfant quitte mon domicile et partir à l’école avec le pantalon qui est pratiquement en dessous des fesses. Ce n’est pas possible. Que mon enfant parte à l’école avec les cheveux non peignés. S’il ne peut se coiffer, qu’il se peigne au moins. Voici quelques exemples que je donne pour montrer la responsabilité des parents. Si on se tait et laisser   les enfants  partir à l’école dans n’importe quelle tenue, c’est vraiment bizarre.
A suivre…
Entretien réalisé par Mouctar Kalan Diallo & Richard Dassassa