L’audience de mardi 17 avril 2024 du tribunal criminel de la première instance de Dixinn, a vu défilé accusés et témoins. Le ministère public a ainsi confronté notamment l’accusé, le colonel Moussa Tiégboro Camara et le correspondant de la Radio France internationale, (Rfi) Mouctar Bah. 
Une seule question pour le ministère public, a été posée à l’homme de médias, Mouctar Bah. Confirmez-vous que le colonel Moussa Tiégboro Camara a dit chargé?
Prenant la parole, Mouctar Bah a déclaré que lorsqu’ils ont arrivé aux alentours du stade du 28 septembre de Dixinn, il y avait un calme: « puis le colonel Moussa Tiégboro Camara est arrivé avec ses hommes. Il y a eu une bonne ambiance. On l’a applaudi, les gens l’ont approché et il était entouré d’une foule. Après il y a eu une marée humaine qui est venue du côté de Belle-vue. D’autres sont venus du côté de Pharma-Guinée. Ils n’étaient pas encore arrivé au stade. On les a bloqué. Tiégboro était avec les jeunes. Il y a eu des amabilités, ils ont échangé. D’un coup, la tension est montée. Il a dit chargé. C’est en ce moment que les gaz lacrymogènes et les matraques ont commencé. Moi j’ai été pris par le dos par des policiers de la Compagnie mobile d’intervention de sécurité (CMIS). Et des policiers qui étaient au commissariat du stade. Ils m’ont embarqué et ils ont retiré mes matériels que j’avais en main. Ils l’ont cassé sur le goudron: le micro et l’enregistreur et mes deux téléphones. Ils m’ont embarqué dans le camion de la CMIS qui était garé au niveau de la plaque Car, sens Dixinn université. Depuis, je ne contrôlais plus rien. Après, quand Bafoué est venu. Il m’a vu dans le camion. Il a insulté les policiers qui m’ont embarqué. Et ils les a dit de me laisser », a expliqué par-devant le Tpi criminel de Dixinn.
Le substitut du procureur, Babady Camara de le demander encore une fois. Confirmez-vous que c’est après les propos du colonel Tiégboro qu’ils ont commencé à lancer les gaz?
« La main sur le coran, c’est après Tiégboro ai dit: chargé que ça commencer », a soutenu Mouctar Bah.
Visiblement très remonté, le prévenu, le colonel Moussa Tiégboro Camara a de son côté laissé entendre ceci: « Que Dieu nous protège dans ce pays. Ce monsieur qui reste à la face du monde. Et devant Dieu, il dit, la main sur le coran. Il ne connait pas le danger du coran. Que Dieu accepte sa prière… », a fait remarquer le colonel Tiégboro.
Une sortie que le président du tribunal criminel de la première instance de Dixinn, Ibrahima Sory II Tounkara n’a pas laissé continuer. « Ne parle pas de sa personne. Occupe toi des faits. »
« Ce qu’il dit, c’est de la contre-vérité. Parce que tout simplement. Je vais dire chargé par rapport à quoi. Un cadre venu dans un milieu comme ça, où la tension était monté à un niveau donné. Et qui vient, les gens l’accueil avec de l’applaudissements…. Tu ne trouves rien sauf: les chargé. C’est de l’affabulation pure et simple. Monsieur le procureur chargé, en terme de maintien d’ordre, c’est un commandement et ce commandement est composé de deux phases: un commandement préparatoire et un commandement d’exécution. Le mot chargé ne signifie à rien du tout. Je ne l’ai pas dit », a réfuté Moussa Tiégboro Camara.
Le correspondant de Rfi d’enfosser le clou: « Quand les gens lui ont applaudi, la foule est arrivé. Je vous jure, la tension est montée. Tiégboro a dit chargé. Je l’ai entendu », a martelé Mouctar Bah.
Tonhon pour Billetdujour.com