Dans  le cade de la célébration du mois de la femme, l’Administratrice générale de la clinique M’Hawa, Dr Yansané Fanfan Touré nous a accordé un entretien . Avec elle, nous sommes revenus entre autres sur le mois des femmes, en passant par son activisme auprès des couches vulnérables mais aussi son parcours professionnel.
Billetdujour.com: Dr Touré, nous sommes au mois dédié aux femmes. Quelles sont vos impressions? 
Dr Yansané Fanfan Touré: La journée du 8 mars est importante dans la lutte pour l’émancipation des femmes. Il est vrai qu’en Guinée, l’on se focalise beaucoup sur l’aspect festif, les femmes se retrouvent, elles sont contentes, mais ce n’est pas cela le but. Le but, c’est de réclamer nos droits, de s’arrêter à un moment et regarder dans le rétroviseur, pour voir est-ce que, ce qu’on a réclamé, c’est en voie d’application et si ça n’a pas été,  que faut-il faire. C’est ce que nous devons faire  pendant cette journée et tout le long du mois de mars. Et le combat doit-être au quotidien, comme on dit pour briser le plafond de verre, ce n’est pas facile mais on doit poursuivre le combat.
A l’occasion de la célébration de ce mois des femmes, vous avez été distinguée. Qu’est-ce cela vous a procuré? 
Oui, j’ai été distinguée et je profite de l’occasion pour remercier l’Agence féminin d’or et Cop Guinée pour cette distinction. Je rappelle que ce n’est pas la première fois à être distinction avec eux, j’ai été femme Leader d’exception avec eux. J’ai été aussi désigné, Meilleure investissement social avec Gnouma Communication. Il y a deux ans, je faisais parti, parmi les 50 femmes les plus dynamiques de la Guinée. Je l’ai remercie pour la confiance placée à ma modeste personne, ce mois-ci, j’ai été choisie marraine de l’événement du Premier salon de l’entreprenariat féminin 2022, par la même occasion, ils m’ont distingué parmi tant de femmes. Je pense que c’est mon travail sur le terrain qu’ils se sont apaisantis, parce que je suis membre de plusieurs ong. Je suis membre de la Fédération des femmes africaines de Guinée, c’est une fédération sous-régionale. Je suis dans le groupement des femmes d’affaires de Guinée, que nos devancières ont mis en place, c’est un groupement qui a fêté ses 30 ans, il y a de cela 3 ans. Comme vous le constaté, on lutte pour les droits des femmes et des enfants, nous essayons de nous impliquer. On a également des groupements féminins dans l’agriculture, la saponification, nous aidons aussi les jeunes filles qui n’ont pas poussé des études à apprendre un métier. C’est là, où nos idées convergent avec l’entreprenariat féminin, parce qu’ils ont eu à former 1000 jeunes filles avec 500 accompagnants. Lors de cette cérémonie, j’ai animé un panel avec un groupe de femmes, y avait plusieurs panels tout au long de la journée. On a ainsi prodigué des conseils jeunes, pour leur dire que pour entreprendre ce n’est pas facile, mais avec la persévérance, le courage, réver et essayer de réaliser ses rêves. Tout commence par la tête, il faut oser entreprendre le pas des rêves à la réalité. Voilà ce qu’on a donné aux jeunes filles comme conseils.
Mme Yansané, beaucoup  de Guinéens vous connaissent à travers la clinique M’Hawa. Peut-on savoir d’où vous venez avant d’être là? 
Moi j’ai travaillé pendant plus de 20 ans au CHU de Donka, au cabinet dentaire, avant d’être là. Mais avant, j’ai commencé par un petit cabinet dentaire à Super Bobo dans la commune de Dixinn. Comme tout début, ce n’est pas été facile, il y a des hauts et des bas. Même ici à la clinique M’Hawa, au début ça n’a pas été facile, il fallait se battre pour trouver des assurances, avec lesquelles on a signé des partenariats, se battre auprès des entreprises minières et portuaires pour fidéliser les patients. Au début, ce n’était pas facile, on pouvait passer toute une journée sans aucun patient, ensuite il y a une ou deux personnes qui comencent à venir avec la qualité des soins. Comme vous savez, normalement de bouche à oreille fait plus de bruit que faire de publicité. Donc on fait en sorte que la clinique soit non seulement plus propre possible mais aussi satisfaire le patient.
Pour finir, quel message pouvez-vous nous confier à l’endroit des femmes? 
Vous savez pour que la femme soit indépendante, il faut s’assumer, n’attendez pas tout de l’homme, il faut se battre. En Guinée déjà, nous avons des braves femmes, qui se lèvent à 5h pour aller aux marchés, aux champs afin de pouvoir soutenir leurs familles. Et il faut préciser que quand la bourse de la famille est entre les mains de la femme, c’est toujours utilisée à bon escient. Dans la plupart des cas, les hommes dilapident souvent les ressources, mais si c’est entre les mains d’une femme, c’est toujours bien orientées, notamment dans l’éducation des enfants, la nourriture, les soins médicaux. Comme on dit, quand les femmes sont autonomes, c’est la Société qui avance.
Interview réalisée par R. TAMONÉ et Kalan Diallo.