Le Comité de crise sur la présence des zébus en région administrative de la Guinée Forestière était devant les acteurs de médias à la maison de la presse à Conakry. Les membres étaient venus pour la deuxième fois, faire le point sur la situation des éleveurs étrangers et les locaux dans la sous-préfecture de Lainé, préfecture de Lola.   
Le moins qu’on puisse dire ou écrire, c’est que les membres dudit comité sont préoccupations à plus d’un titre, non seulement de la situation des 71 détenus depuis en début d’année, mais aussi de ce qui pourrait résulter si les autorités ne prennent pas la problématique à bras-le-corps.
« Nous sommes-là encore aujourd’hui, nous étions-là, il y a quelques semaines, c’est pour lancer des alertes. Au sud de la Guinée, ça ne va pas. Les gens veulent expressément créer de la confusion en disant que le problème entre les agriculteurs et les éleveurs que c’est un problème ethnique. Ils veulent créer la confusion pour dire que c’est problème religieux, ce n’est pas un problème religieux », a introduit Faya Millimono, l’un des membres du Comité de crise sur les zébus en Guinée Forestière.
Pour lui, ce sont les autorités guinéennes au nom de ce qu’ils ont appelé la transhumance entre les pays de la sous-région, qu’elles ont autorisé la rentrée massive des zébus dans cette partie de la Guinée. « Les zébus, arrêtons nous là-dessus. Nous sommes un pays de tradition d’élevage, les bovins que nous élevons, c’est la race ndama, cette race, c’est des ruminants. Les zébus ne sont pas des ruminants, ça ravage de nuit comme de jour. Ça rentre dans le territoire guinéen par millier », a précisé Faya Millimono.
Avant de faire remarquer que cette année, lors d’une rencontre avec le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, d’alors Mory Condé, que ce dernier aurait annoncé devant les acteurs politiques. « Dont un qui avait évoqué la situation des zébus que 360 000 têtes de zébus étaient autorisées à rentrée en Guinée. Et principalement en région de la Guinée Forestière et la Haute Guinée. Nous avons constaté qu’il y a clairement un changement de politique par rapport aux zébus. Je me rappelle au temps du Pr Alpha Condé, on a autorisé l’abattage des zébus à Beyla. Aujourd’hui, c’est l’autorisation de la rentrée massive. Ce n’est plus une transhumance, mais c’est de la sédentarisation, parce que tous les boeufs qui sont rentrés depuis 15 ans, 20 vingt ans aucune tête n’est encore ressortie » a-t-il précisé.
Pourtant, a-t-il fait savoir, les textes soulignent qu’ils doivent rentrer en février et ressortir en mai de la même saison.
Interrogé sur les conséquences: « Vous avez vu les diapositifs qu’on a présenté.  Pour renouveler les pâturages de la petite terre qui reste encore aux agriculteurs, on met le feu. Vous avez des plantations de diverses cultures qui ont payé les frais. Vous avez vu que les humains mêmes ont payé les frais. Il y a des gens dont on a coupé les oreilles, certains ont reçu des coups de machettes. Mais la justice elle est muette là-dessus. Parce que si un élèveur qui a 5 000 têtes, est capable de vendre 5 têtes, ça ne va pas le faire trembler pour mettre à la poche d’un juge, ou d’un maire, sous-préfet, ou préfet. L’agriculteur lui, qui fait de culture de substance, quand il sème, il se met à prier Dieu pour que ça pousse afin de nourrir sa famille », a-t-il expliqué.
À ce jour, a-t-il relèvé les populations sont complètement excédées. « Il y a 71 habitants qui sont déportés à travers trois différentes maisons centrales: N’Zérékoré, Kindia, Conakry. Parmi eux, il y a des mineurs, des vieux de plus de 70 ans notamment à la maison centrale de Conakry. Et le juge d’instruction qui a signé le mandat de dépôt, il est à N’Zérékoré. Il dit à nos avocats qu’il n’a pas encore l’argent pour interroger les détenus. On créé un problème dont on n’a pas la solution. Simplement pour terroriser les pauvres populations qui n’attendent que vivre dans la paix. »
Dassassa Kataco pour Billetdujour.com