C’est le moins qu’on puisse dire en s’intéressant sur comment le mal s’opère ou les difficultés rencontrées par celles qui sont engagées contre ce mal et autres liés notamment aux mariages forcés, aux viols, violences faites aux filles et aux femmes en Guinée.

La pratique de l’excision bien qu’interdite par la loi depuis plus de 20 ans et passible d’une peine allant jusqu’à cinq ans de prison, le phénomène reste très ancré dans les traditions en Guinée. Aujourd’hui, près de 97 % des femmes ont subi cette mutilation génitale.

Ainsi, face à ce mal, elles sont nombreuses de nos jours qui se battent pour inverser cette réalité sociale mais en vain. Pire, certains activistes payent lourd leur engagement. C’est le cas de Madame Oumou Barry, la quarantaine révolue. Activiste depuis 2006.

Elle a milité dans plusieurs ONG : Club des jeunes filles leaders de Guinée, une ONG de défense des droits des femmes ; Femmes pour femme, le Réseau des journalistes engagés pour le devenir de la Guinée (REJODEV-Guinée),…qui se battent pour éliminer les mutilations génitales féminines et autres violences en sensibilisant les communautés sur les risques encourus.

Sur le terrain, certaines familles ne n’acceptent pas du tout. Elles ne veulent rien entendre, surtout ceux qui sont religieux. L’autre mal, Il y en a même qui chassent les jeunes activistes quand elles commencent à leur parler d’excision.

Si la pratique tend à diminuer au niveau international, elle tend à augmenter en Guinée : le pays occupe ainsi le 2e rang du classement mondial derrière la Somalie !

Engagée dans la lutte, Dame Oumou, a commencé à avoir des soucis notamment des injures, menaces de mort vers l’année 2021. « Nous sommes plus âgés que toi, tu n’as rien à nous enseigner, toi et tes amies, vous allez nous laisser ici, qu’est-ce que tu crois, … », proféraient-ils contre Oumou Barry.

Pour des Affaires, la pauvre dame a quitté son pays le 5 juillet 2022 pour la Suède. Une semaine après, elle a eu la mauvaise nouvelle que ces inconnus bien cagoulés ont débarqué chez elle, à Hamdallaye, dans la commune de Ratoma.

Dans la lutte contre l’excision et les violences faites aux femmes en Guinée, c’est une brave activiste que les acteurs perdent…

A rappeler que la majeure partie des mutilations sont effectuées sur les jeunes filles de moins de 10 ans et rarement après 15 ans. 34 % des actes d’excision sont médicalisés.

Ahmed Kanté pour Billetdujour.com