Jeunes pour la plupart. Ils passent leur temps à courrir derrière des responsables de l’Organisation internationale pour les migrations, OIM. La régulation se fait au niveau de deux sites: le premier est situé près de l’hôpital Jean Paul II à Taouyah, dans la commune de Ratoma, l’autre dans la commune de Dixinn, au quartier Cameroun.
A Taouyah, des centaines de rapatriés sont accueillis sous un hagard. De l’autre côté, Cameroun, des jeunes migrants qui ont chacun une histoire particulière dont la grande majorité était dans les pays du Maghreb, tous visiblement ont transité par la République du Niger avant de regagner le bercail. Pour certains, le retour a eu lieu entre 2020 et 2021, d’autres confient que l’histoire remonte en 2019 voire 2018. Tous a-t-on appris talonnent encore et toujours l’OIM pour leur appui promis par l’Union européenne.
Il faut dire que les deux centres de migrations ne désemplissent pas de rapatriés. A Cameroun où notre reporter s’est rendu: filles et garçons se bousculent devant les vigiles afin d’attirer l’attention de ces derniers sur leurs sorts. Ce jour lundi 19 avril, l’homme qui assure la sécurité a pris trois dossiers des mains des ex candidats à l’immigration, puis il est rentré avec à l’intérieur de la cour. Quelques minutes après, il ressort avec les mêmes dossiers et, aussitôt remis aux propriétaires: « De partir au centre de Jean Paul II », a instruit le vigile habillé en tenue noire. « Mais c’est de là-bas qu’on m’a dit de venir ici. Je ne comprends plus rien », a fait remarquer un jeune rapatrié Y… Diallo.
Aux dires de ces derniers, ils sont nombreux ceux qui viennent tâter le terrain pour voir l’évolution de leurs dossiers par rapport à la promesse de l’Union européenne. « Nos amis par exemple de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, leurs dossiers ont été traités en espace de trois mois, mais chez nous en Guinée, jusqu’à présent rien. Moi, je suis revenu en 2018 et depuis je cours toujours derrière ces gens et je ne suis pas le seul, nous sommes très nombreux, certains même ont arrêté  de vinir ici », nous a confié M… Sow.
De son côté, A… Sylla de faire savoir que récemment à cause desdites pratiques, les retournés auraient voulu attirer l’attention des hommes des médias de cet état de fait. « Mais un des responsables est sorti pour nous convaincre de ne pas le faire. Nous aussi, nous avons abandonnés d’appeler les journalistes, mais malgré tout, rien n’a été fait », déplore-t-il.
Le vendredi 16 et le lundi 19 avril 2021, un des communicants de l’OIM, un certain  Doumbouya m’a fait savoir à la suite de notre requête sur cette question qu’il faut du temps pour répondre à nos sollicitations.
Au département des affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger, la cellule de communication, nous a orienté vers un certain Barry et en dernier ressort Fana. Là, en dépit de détenir la carte professionnelle de presse, on nous a demandé l’ordre de mission, afin de pouvoir s’exprimer sur ce que l’Etat guinéen fait dans le cadre de la réinsertion des rapatriés.
Du côté de la Délégation de l’Union européenne, le chargé de la presse et de l’information, Mamadou Alimou Sow a confié  après lui avoir envoyé un questionnaire que l’UE participe financièrement à la réintégration des migrants retournés, mais que ce volet de ladite intervention est géré par leurs partenaires et notamment par l’OIM. « Je vous suggère en conséquence de vous rapprocher de cette Organisation et éventuellement des Etats membres de l’UE en Guinée pour les informations relatives à la nature précise de l’accompagnement et le suivi des bénéficiaires, » m’a-t-il répondu par le canal de ma boîte électronique.
Comme  on le voit, cette autre réalité qu’enregistre les migrants retournés doit-être également une préoccupation de l’Etat guinéen et ses partenaires au développement. Sinon ces derniers pourront êtres un frein pour les candidats de retour depuis des pays du Maghreb.
Richard TAMONÉ