Invité dans l’émission “Horoya Politique” jeudi 26 janvier 2023, le Directeur général de la Société des Eaux de Guinée(SEG), M. Aboubacar Camara est revenu sur les efforts du gouvernement pour donner de l’eau potable à l’ensemble des populations guinéennes.Plus loin, il a abordé les défis et perspectives.
D’entrée, notre interlocuteur a fait savoir que l’amélioration de la desserte en eau potable demeure l’une des priorités du gouvernement de la transition. « Depuis une trentaine d’années, on dit toujours la Guinée est le château d’eau d’Afrique de l’Ouest sauf que malheureusement, cet avantage que la nature nous a offert ne se matérialise et ne se concrétise non plus par l’accès à l’eau potable à tous. La question de l’eau reste cruciale et géostratégique. D’où la projection du gouvernement guinéen de 2040 pour améliorer la desserte en eau potable à travers la construction des infrastructures, la sensibilisation afin que les clients s’acquitter de leurs factures et comprennent l’importance de l’eau dans la vie. Regardez à Conakry et à l’intérieur du pays, il y a des forages un peu partout et, cela n’est pas sans conséquence », a t-il expliqué M. Aboubacar Camara.
Poursuivant, il a souligné que les premières activités entamées dès sa prise de fonction ont été de faire un diagnostic au sein de la SEG pour pouvoir détecter les maux dont souffre la population dans le cadre de la desserte en eau potable. « Nous avons posé un diagnostic qui nous a permis d’avoir des orientations pour mettre en place un plan stratégique sur cinq ans. Des solutions ont été proposées sur des courts, moyens et longs termes. Si nous prenons sur le court terme, c’est la normalisation du réseau. Vous voyez un peu partout le peu d’eau qu’on a, est gaspillé sur le terrain à travers des fuites dans la capitale Conakry. Et pourtant, le besoin de la population est de 4milles m3 d’eau/ jour, alors que infrastructures existantes ne produisent que 150milles m3 d’eau soit un déficit de 250.000 m3 d’eau/ jour. Nous perdons une grande quantité donc avant de réaliser de nouvelles infrastructures, nous avons pour la première étape, normalisé le réseau et repéré l’ensemble des fuites qui se poursuit sur le terrain », a-t-il fait comprendre
Les deficits, le patron de la SEG a dénoncé, les branchements illicites et le non paiement des factures par des citoyens qui constituent un véritable obstacle pour la SEG et l’Etat guinéen qui en dosse souvent les conséquences. « Sans de nouvelles infrastructures avec les retards dans le payement des factures, nous perdons et le déficit ne fera que s’accroître (…)
Actuellement, le coût d’exploitation mensuelle que vaut la production s’élève à 16 milliards quand tous les Guinéens payent l’eau, le chiffre d’affaire est 4 milliards soit un déficit de 11 milliards à cela s’ajoutent les cas de fraudes, les branchements clandestins à Conakry. A l’intérieur du pays, les gens ne payent pas l’eau, l’État prend en charge parfois la plupart des problèmes sociaux(..). Il faut que chacun puisse fournir de l’effort. L’eau étant un produit social, c’est bien vrai que l’Etat peut accompagner mais en réalité, il faut que nous puissions payer ce que nous consommons. Vous imaginez c’est quand on paye l’eau, nous aussi à notre tour, on paye nos employés et les produits, on renouvelle nos infrastructures, on entretien le réseau », a laisse entendre le DG de la SEG.
Des acquis…
« Mon équipe et moi, dans certaines régions et préfectures de la Guinée où depuis l’indépendance l’eau n’a jamais coulé des robinets, nous avons pu les donner cette denrée vitale. C’est le cas de la ville Gaoual.
Nous avons réalisé de nouvelles infrastructures qui n’avaient jamais connu une tuyauterie. Il y a aussi la ville de Lola depuis1958 qui n’a pas eu d’eau en plus des villes de Yomou et Kankan où on a réalisé des extensions, Siguiri qui a connu un arrêt avant l’arrivée du CNRD au pouvoir et la ville de Kouroussa avec l’accroissement de la population et des zones aurifères, il y a eu aussi une démographie galopante, nous avons aussi réalisé une extension du réseau et augmenter la capacité de production même à Conakry (… ) », a-t-il noté.
Il faut reconnaître que nous venons de loin, a soutenu le Directeur général de la SEG.« Il y a de gros travail à faire quand on prend la vison du chef de l’État et celle du gouvernement avec la relance du Quatrième Projet Eau depuis 12 ans qui dormait dans les tiroirs. Et, nous pensons que la mise en œuvre du schéma Directeur phase 1 et 2 cette année pourront résorber le déficit total en matière d’eau potable. « C’est le lieu de saluer le soutien continu du Président de la Transition le Colonel Mamadi Doumbouya à travers M. le ministre de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, Aly Seydouba Soumah, qui depuis sa nomination ne cesse de faire la question de l’eau une priorité en accompagnant la SEG dans sa politique actuelle », a-t-il ajouté.
Le Directeur général de la SEG, Aboubacar Camara a interpelé la population de fournir plus d’efforts dans le paiement des factures afin d’aider la SEG à prendre en charge ses employés, construire ou renouveler les infrastructures et entretenir le réseau pour un meilleur approvisionnement en eau potable pour le bien-être de la population.« Il faut que les clients comprennent que nous sommes dans une dynamique où le gouvernement sous le leadership du Président de la transition le Colonel Mamadi Doumbouya, Chef de l’Etat ne ménage aucun effort pour que le Guinéen, où il se trouve sur le territoire national puisse avoir de l’eau potable et à tout moment…», a conclu M.Camara
Transcription: Mobaillo Diallo pour Billetdujour.com