FOOTBALL - FRENCH CHAMPIONSHIP 2005/2006 - FC TOULOUSE v GIRONDINS BORDEAUX - 22/10/2005 - MANIFESTATION AGAINST RACISM INSIDE THE FRENCH STADIUM PICTURE NOT INCLUDED IN THE CONTRACT

Visiblement, le racisme dans le monde des sports, notamment du football n’est pas prêt à quitter les installations sportives. Le pire des cas que certains observateurs déplorent amèrement, c’est lorsque certains dirigeants tentent de minimiser voire ignorer l’acte ignoble que pose certains individus dans les stades européennes surtout. Le président de la Fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor est sorti dans les médias pour condamner les propos de son homologue français,  Noël Le Graët. Le dirigeant sénégalais de foot s’inquiète après les déclarations de ce dernier, suite à l’incident survenu lors du match Paris Saint Germain et Olympique de Marseille. Pour rappel, l’attaquant du PSG, Neymar a accusé son adversaire de l’OM, Alvaro d’avoir tenu des propos racistes à son encontre. Toute chose que le président de la Fédération française de foot ball a estimé qu’il n’y avait pas ou peu de racisme dans le football. Noët Le Graët argue plus loin en prenant un exemple, que lorsqu’ ‘’un black (noir) marque un but, tout le stade est début’’.

Pour Augustin Senghor cette affirmation du français ne correspond pas à la réalité. « J’ai été choqué simplement parce que si des décideurs qui sont des personnes de références tiennent ce genre de propos, je considère que le racisme n’est pas prêt à quitter nos stades et surtout n’est pas prêt de quitter notre société. Parce qu’en réalité, c’est une sorte de négation de ce qui est la réalité, que tout le monde constate chaque jour dans nos stades. Et dire que ça ne représente qu’un pourcent dans le sport en général et dans le football en particulier, c’est justifié l’injustifiable », a rétorqué le président de la Fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor.
Le dirigeant du foot du Sénégal a précisé qu’il peut arriver sur un plateau de télé qu’invité ne mesure pas la gravité de ce qu’il peut dire, mais que de l’autre côté aussi. « Je pense que la solution d’un problème par la négation, c’est inquiétant. Le Graët devrait affronter de face cette problématique qui est d’aujourd’hui une tache sur le monde du sport et du football. Au-delà de lui, ça interpelle tous les dirigeants. Très souvent ces supporters tiennent des propos désobligeants, d’insultes, jettent des bananes, des cacahuètes ou traitent de sal noir, de couleur noire : cette forme de racisme intellectuel fait que ceux qui doivent décider réfutes l’existence même du fait et ne prennent pas de responsabilité sur des demi mesure face à ces problèmes, alors que sur d’autres, il y a eu des solutions tranchées pour régler définitivement ce problème », a-t-il indiqué.
Vous estimez que la lutte contre le racisme n’avance pas ? A-t-il interrogé encore fois. « Il n’a jamais bougé à mon avis. On n’a jamais rien fait vraiment. Nous autres dirigeants africains devons prendre notre responsabilité pour faire le lobbying nécessaire dans les instances internationales, les confédérations de Fifa, les fédérations notamment européenne qu’ils prennent des mesures drastiques contre le racisme dans les stades. Je crois me souvenir, c’est la  deuxième fois, la première, M. Le Graët, lui-même aime banaliser cette histoire de racisme, en disant quand il y a des faits de racisme, il ne faut pas arrêter le match, il faut continuer de jouer. Donc le spectacle vaut mieux que la dignité humaine », a-t-il fait savoir d’emblée.
Transcrit par Richard TAMONE pour Billetdujour.com