La sortie de l’imam de la mosquée de Nongo, El hadj Fadiga Mansour le vendredi 24 février 2023 dernier, invitant les initiateurs du branding national d’arrêter d’utiliser désormais l’image du masque D’mba est un non événement pour l’opinion. 

Cependant, il faudrait tout de même tenter d’apporter un éclaircissement sur cette prise de parole du « prélat » en parlant dudit masque et ses concepteurs qu’est la communauté Baga.

Pour rappel, l’oeuvre est connue sous l’appellation Nimba, déformation du mot D’mba, un masque du peuple Baga, une communauté qui occupe presque le littoral dans les préfectures de Boffa et de Boké.

Depuis presque qu’un siècle, ladite sculpture reste l’un des œuvres-vedettes de plusieurs établissements culturels de renommés internationale, notamment  du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Dans les temps, il avait entre autres rôles d’assurer non seulement la prospérité, mais également la fertilité aussi bien des hommes que de la terre.

Revenant maintenant aux insinuations du sexagénaire  Fadiga Mansour qui a indiqué que la Guinée n’est pas un pays d’idolâtrie, encore moins d’idolâtres. En cela, nous le concédons en partie, parce qu’au jour d’aujourd’hui, même le peuple qu’il a indexé dans son sermon, se revendique d’appartenir à une religion monothéiste dans sa grande majorité.

De passage, il convient de rappeler à l’opinion que le christianisme et l’islam ont trouvé que le Baga savait ce qu’est Dieu, dans la mesure où, il reste l’un des rares peuples d’Afrique qui croyait en Dieu et qui appellait ce même Dieu dans sa propre langue : ‘’Kanu’’, (Dieu en français).

Toujours dans son intervention, l’imam invite à ses  fidèles de se garder de prendre part à l’exhibition du masque D’mba au risque de subir la colère divine, et donc l’enfer. C’est un non sens. Parce qu’un fait est d’appartenir à une religion monothéiste, un autre fait est de respecter les préceptes de ladite religion. Et à ce niveau, il est loisible de se poser la question de savoir: combien sont-ils aujourd’hui qui clament à longueur de journée de croire à l’existence d’un seul Dieu, mais au sortir du lieu de culte pose des actes qu’un croyant ne doit pas faire.

En Guinée, les statistiques nous montrent que le pays regorge à plus de 90% de croyants. Question: pourquoi en dépit le fait qu’après 65 ans d’indépendance, ce sont toujours des croyants qui nous dirigent, mais le pays a un passé difficile a fouillé. Ce, à cause des actes abominables que des Guinéens de surcroît croyant ont fait sur leurs propres frères et soeurs Guinéens.

L’autre colle en l’air qu’il faudrait se poser: Est-ce, si les idolâtres, nous gouvernaient aussi, l’on pouvait s’attendre à de telles atrocités? Dieu seul pourra répondre à cette question. C’est pour cette raison, nous devons, nous garder de juger les autres.

Pour la gouvernance de tous, depuis la nuit des temps, le peuple Baga sait distinguer, ce qui va à l’encontre de la religion monothéiste, mais également, les principes universels de Droits Humains décrétés par les Nations unis.

Il est évident que bien avant cette sortie de l’imam, d’aucuns avaient déjà commencé de jeter la pierre à cette initiative présidentielle. Mais ce dont, certains doivent savoir, ce que la Guinée n’est pas, le seul pays a entreprendre cette initiative qui rentre dans le cadre de la promotion de leurs œuvres touristiques à travers le monde.

Quittons le pays et faisons le tour du monde. Commençons par la France, la Tour Eiffel à Paris; Aux Etats Unis avec la Statue de la liberté à New York; la Grande muraille de la Chine; le Monument de la renaissance africaine tout près au Sénégal et tant d’autres. Les pays du Moyen orient par exemple ne sont pas en reste,  chaque pays son branding. L’on peut bien comprendre que ça peut-être un fait nouveau pour certains en Guinée. Mais consulter et vous verrez qu’en Arabie Saoudite, c’est le sabre ou le dattier que les saoudiens vendent comme image surtout. Toutes, sont des œuvres humaines, dont les mérites reviennent à leurs aïeux et dont-ils sont fiers d’honorer la mémoire.

L’imam Fadiga Mansour ce qu’il ne sait pas peut-être, parce qu’il estime que ledit masque n’est pas connu à l’extérieur. De Baltimore dans l’Etat de Maryland aux Etats Unis, en passant par le musée quai Branly en France, nous ne savons où à travers le monde, le masque D’mba reste l’un des rares masques qui attire les visiteurs et qui se vend à prix d’or.

Et sous le contrôle des initiés du pays Baga, il convient de rappeler que, si hier, nos masques nous servaient de leviers très puissants mystiquement parlant. Aujourd’hui, ils nous sont utiles pour ne pas perdre notre identité culturelle, sans pour autant tomber dans l’idolâtrie.

A good understanding hello!

A-Tchol Gna Dassassa pour Billetdujour.com