Le mythe des « hommes caïmans » , talimbis se passe en République centrafricaine .

En octobre, trois cadavres ont été repêchés de la rivière Obangui , décapités, menottés et enroulés dans des sacs.  Ces découvertes macabres alimentent l’inquiétude à Bangui .

Pour certains, ce sont des hommes qui se métamorphosent en sauriens . Pour d’autres, de simples sorciers qui utilisent leurs pouvoirs sans jamais quitter les rives. Dans tous les cas, le procédé est le même : attirer la victime sous l’eau pour la tuer, en punition d’une faute présumée.

« Si un monsieur a volé, ou a couché avec votre femme, vous venez voir celui qui maîtrise le talimbi. A partir de ce moment, le Monsieur qui maîtrise le talimbi va prendre un morceau de bois. Il va parler au morceau de bois à côté de l’eau. Si ce que vous dites est vrai, ce morceau de bois va pénétrer dans l’eau. Et quand il va pénétrer dans l’eau, ça veut dire que ce que vous dites est vrai. A partir de là, ce morceau de bois va chercher la personne. Même si elle se trouve à 100, 200 ou 1 000 kilomètres, cette personne va se diriger mystiquement, et se retrouver à côté de l’eau. A partir de là, l’eau va l’emporter, et il va disparaître sur place » , explique  Stéphane Obam , physiothérapeute et médecin traditionnel.

Mais ces croyances profitent surtout aux criminels, dans une ville marquée par la violence.  Régulièrement, des mutilations sur des cadavres repêchés sont commodément attribuées aux talimbis .

« Ma crainte, c’est que ce phénomène occulte, qui n’a pas beaucoup de précision, peut induire d’autres phénomènes qui consistent à tuer des gens et les jeter dans l’eau » , avance  Joseph Bindoumi , président de la ligue centrafricaine des droits de l’Homme, et ancien procureur.

Si le phénomène des « hommes-caïmans » existe dans toute l’ Afrique centrale , il a trouvé un écho particulier dans un pays ravagé par trois guerres civiles, qui ont sévèrement affecté le système éducatif et les institutions.

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