A l’occasion du nouvel an qui s’annonce, nous avons eu l’honneur de nous entretenir avec Mohamed Lamine Kaloko, président de la Fédération Guinéenne de Scrabble (FGS). Cet échange vise à faire le point sur les réalisations de l’année écoulée et à discuter des perspectives pour 2025.
Billetdujour.com : Quel est le bilan du Scrabble en Guinée au cours de cette année qui se termine ?
Mamadou Lamine Kaloko : Permettez-moi, au nom de tous les membres de la Fédération Guinéenne de Scrabble (FGS), de vous remercier pour cette opportunité de présenter le bilan de la FGS pour l’exercice 2024. Comme toute fédération, nous avons une équipe nationale qui a compéti sur plusieurs scènes, notamment au niveau national à travers des tournois régionaux à Conakry, Boké et Labé. Cela nous a permis non seulement de recenser les joueurs, mais aussi de créer de nouveaux clubs dans ces régions. Ensuite, en mars, il y a eu le championnat national qui a regroupé environ 85 participants pour un podium de trois meilleurs joueurs. À l’issue de ce championnat, nous avons pu détecter les meilleurs joueurs de Scrabble, qui sont d’ailleurs des professionnels reconnus mondialement. C’est ce qui a permis au bureau de la FGS de mettre en place une équipe nationale de Guinée de Scrabble.
Avec cette équipe, notre pays a participé en 2024 au championnat africain de Scrabble tenu à Bouaké (Côte d’Ivoire), où une forte délégation composée de joueurs, d’arbitres, de quelques membres du bureau et de journalistes était présente. Nous avons passé deux semaines à affronter 13 pays. La Guinée a été fièrement représentée à cette compétition continentale. Nous avons montré que nous avons de grands joueurs de Scrabble en Guinée et que c’est une discipline qui nous tient à cœur et à travers laquelle nous comptons honorer le tricolore national. De plus, nous avons montré qu’en Guinée, nous tenons le standard en termes de championnat national.
Nous suivons l’évolution de l’actualité mondiale du Scrabble et nous sommes également capables de performer dans les compétitions comme les championnats. Ainsi, lors de cette Coupe d’Afrique, nous avons terminé troisième pays dans la formule classique. Notre pays a été félicité parce qu’avant cette année, nous étions restés six ans sans participer à une compétition africaine. Cela nous a permis de marquer notre retour et de montrer que nous sommes prêts à relever les défis pour être présents partout.
À la suite de cette compétition, nous avons tout fait pour maintenir nos joueurs en forme. Après le mois d’avril à Bouaké, la Guinée s’est qualifiée pour la Coupe du monde tenue en juillet 2024 en France. Nous avons également envoyé une délégation guinéenne réduite, faute de moyens et de questions de visas, dans la ville de Montauban où s’est tenu le mondial de Scrabble. Mais, grâce à Dieu, nous avons pu honorer notre participation. Vu que notre performance à la Coupe d’Afrique a été bien saluée, nous avons honoré la présence de la Guinée à cette compétition en étant classés premier pays dans le duplicat, remportant ainsi la médaille d’or.
Je profite de cette occasion pour féliciter tous les joueurs, les membres du bureau de la FGS et toutes les autorités pour leur soutien, bien que les moyens aient été limités. La présence du ministère des Sports était remarquable. Le trophée a été présenté à l’ambassade de Guinée en France, qui a bien accueilli la délégation et que nous remercions. À notre retour en Guinée, nous avons présenté ce trophée aux autorités du ministère des Sports. Cela montre qu’à travers le Scrabble, nous pouvons honorer le tricolore national et démontrer que la Guinée a aussi des compétiteurs prêts à relever tous les défis.
En termes de bilan, je parlerais également de l’organisation des différents championnats.
Au-delà du championnat national, nous avons organisé des tournées en mémoire de certains joueurs qui ont marqué l’évolution du Scrabble, d’où le tournoi en hommage au feu Bady Gué, père de Bouba Gué, membre de cette Fédération nationale de Scrabble. Ce dernier a beaucoup œuvré pour l’évolution du Scrabble. Nous avons organisé un tournoi appelé Master Club pour permettre de détecter les meilleurs clubs de Guinée. Nous avons référencé 12 clubs. Nous avons présenté nos actions sur les scènes médiatiques publiques et privées du pays. Cela fait partie de notre plan d’action qui a été exécuté pour l’exercice 2024.
Quelle leçon tirez-vous de cette place ?
Nous avons tiré plusieurs leçons : c’est de comprendre que le Scrabble est une discipline qui nécessite que les joueurs soient en forme en permanence et que, au sein même de la Fédération, nous puissions organiser des tournois. Les leçons à tirer sont également que, pour qu’un pays comme la Guinée puisse honorer son engagement à des compétitions, il est essentiel de maintenir un niveau de préparation élevé.
Parlons-nous des grands défis ?
La Fédération Guinéenne de Scrabble Francophone (FGSF) reste confrontée à de nombreuses difficultés, notamment le manque de ressources nécessaires pour organiser des compétitions de Scrabble. Cela inclut le manque de matériel de jeu, de logiciels et d’ordinateurs. Les coûts élevés pour participer à des compétitions internationales, tels que les billets d’avion et les frais de participation, peuvent être prohibitifs pour de nombreux joueurs. Le soutien limité aggrave encore ces défis. Malgré ces obstacles, il y a un fort engouement pour le Scrabble en Guinée.
Quelles sont les perspectives ?
Elles se résument principalement à la préparation et à l’équipement de l’équipe nationale pour les prochaines compétitions africaines et mondiales, ainsi qu’à la création de clubs dans les nouvelles communes et dans les écoles.
Entretien realisé par : Mouctar Kalan Diallo