Après la douloureuse élimination du Syli en quart de finale contre la RDC, il faudrait vite se remettre au travail. Mais avant, faire le bilan technique de notre participation, cela très vite avant la reprise des compétitions de la sélection nationale. 
Nous sommes passés tout près de l’exploit historique de vaincre le signe indien et de nous projeter dans le dernier carré d’as.
Sur le match contre les Léopards du Congo, il y a beaucoup à dire. Nous avons perdu sur la gestion des détails et des tournants dans le jeu (la gestion émotionnelle, le coaching, etc). Sur ce match il y a, et il y aura tellement à dire, mais nous finirons par la même conclusion : c’est du passé et il faut vite avancer. Il y aura d’autres CAN, et ce sera le même challenge jusqu’à ce qu’on renverse la vapeur.
 Je dis qu’il faut sortir de l’improvisation, du laxisme et donc de l’amateurisme dans le management du football.
Je ne pense pas que nous ayons fait de réels progrès, et si c’est le cas c’est insignifiant, au regard du potentiel dont on dispose. En 2021 nous sommes sortis en huitièmes de finale de la CAN, un cap que cette année nous avons heureusement franchis.
Et pourtant les mêmes problèmes demeurent. En Guinée nous avons du mal à traverser le pont du management, de la gestion par projet, de la gestion du football axée sur les résultats. Cela implique de faire de la projection, de la prospective, de la gestion analytique multidimensionnelle. En français facile, il faut être tout simplement ambitieux !!!!
Pour cette CAN ivoirienne, retenons que tout n’est pas mauvais, mais encore une fois nous manquons de l’élan pour mieux sauter qu’avant. La Guinée ne peut pas se contenter d’être en quart de finale. On dira oui le Sénégal n’y était pas, sauf qu’il était le champion sortant donc avec un titre glané lors des trois dernières années, l’Algérie aussi mais récent champion en 2019, le Maroc récent demi-finaliste du Mondial, le Cameroun et la Tunisie étaient au dernier Mondial, etc.
Après cette CAN, encadrement et joueurs ne sont pas à blâmer. Ils doivent être remis au travail, remis à flot pour les futures échéances : éliminatoires du Mondial 2026 et CAN 2025.
Ce qu’il faut ? Que ministère et FEGUIFOOT se mettent ensemble pour sortir un projet sur papier avec des axes clairs et se projeter sur les cinq ans ou plus à venir. Que voulons-nous pour notre football dans les 5 ou 10 prochaines années ? Première qualification historique au Mondial 2026, premier trophée de CAN à remporter, premiers trophées de Mondiaux cadet et junior, premier titre olympique, un championnat professionnel de très bonne facture, première participation d’un club en phase de groupes de la Super Ligue des champions, de vrais championnats cadets juniors, une Direction technique nationale fonctionnelle dotée de tous les départements afférents au développement et à la promotion de la discipline.
Ce sera à coup sûr le début de la performance planifiée, organisée et maîtrisée et donc des titres. Ne brûlons surtout plus les étapes, afin d’éviter de rompre la trompe de notre Syli à chaque fois, avec juste des larmes pour se consoler.
Notre football a tout pour briller et nous faire briller de bonheur.
Le foot, pas un simple sport.
Quand les joueurs sont sur le terrain, les cardiaques jouent avec eux, les hypertendus jouent avec eux, les tout-petits jouent avec eux, les vieilles personnes jouent avec eux….
Il suffit de regarder attentivement les supporters pendant que l’équipe nationale joue, pour voir des pieds bouger, pour voir des bras bouger, pour voir des têtes bouger, pour voir des coups de poings serrés, pour voir des yeux grands ouverts ou grands fermés et pour voir des cœurs palpiter.
Le foot a cessé d’être un simple jeu, plusieurs vies sont accrochées à la victoire ou à la défaite des équipes. Combien de vies sont tombées dans le continent et combien tomberont avant la finale ?
Est-ce difficile de réaliser qu’on ne joue pas uniquement que pour l’argent mais pour l’honneur, pour la dignité, pour la patrie et pour toutes ces âmes qui sont accrochées à la victoire ou à la défaite ?
Combien de vies sont accrochées à ces jeux et combien de tombeaux restent ouverts pendant ces jeux ?  Est-ce qu’on ignore que la joie d’une victoire peut conduire à la mort et le chagrin d’une défaite peut également précipiter ou abréger la vie ?
Quand on est joueur on doit être supra patriotique c’est-à-dire avoir un patriotisme démesuré. Il le faut, car là où il y’a le foot, là aussi seront des âmes.
Source l’Observateur