24 heures après la publication de la charte de la transition, nous avons pris langue  avec Dr Mamady Onivogui, Coordinateur du mouvement Elazologa et de la Troisième dynamique. Avec ce dernier, nous sommes revenus sur certains éléments de la charte et la cause du retard dans la nomination d’un premier ministre chef du Gouvernement.   Sans langue de bois, Dr Onovogui nous ouvert son cœur.

Billetdujour.com : Après quelques mois à la maison centrale, quel est votre état d’esprit ?

Je suis bien portant et j’ai l’esprit très libéré. Mais, je reste serein quant à l’avenir du pays. Et, je suis avec attention la transition qui a commencé.

Le CNRD a rendu public la charte de la transition. Que peut-on retenir de votre première lecture ?

J’ai non seulement suivi à la RTG mais aussi j’ai eu le temps de la lire. Seulement, j’ai quelques réserves. Parce que si nous voulons poser les vrais jalons de la démocratie, il faudrait commencer au cours de la transition avec ce qu’on appelle la séparation des pouvoirs.

Mais à l’exemple de la transition Burkinabés, j’ai apprécié du fait que tous ceux qu’ont cautionné le changement de la Constitution en Guinée, ne seront pas aussi dans les organes de la transition. C’est une bonne décision. Je soutiens que ce n’est pas une exclusion parce que tout le monde leur avait alerté. Mais ce qui reste entre griffes, c’est du fait qu’il y a une concertation qui est allée à tous les niveaux mais sans solution fiable. Qu’est-ce qui fait que la durée n’est pas mentionnée dans cette charte ?

Je me dis que les Forces vives ont toujours fait ce qu’elles veulent mais elles ne trouvent pas de solutions.  C’est pourquoi, dire qu’elles vivent vont se regrouper dans un pays où il y a plus de 300 partis politiques, je ne pense si ça va donner le résultat escompté .

 Pour moi, ces Forces vives, à l’occasion des concertations, devraient partir avec un document mais je ne vois que peut-être l’ANAD et quelques-unes qui ont déposé quelques choses de faibles. Ainsi, sur la base de ces documents, il est possible de faire ce qu’on appelle l’étude de moyen du chronogramme par rapport à la charte, quel est le temps minimum qu’il faut ? Parce que toutes les organisations de la société civile qui ont lutté contre le Troisième mandat ont déposé leurs mémos où elles ont signifié qu’elles sont pour 18 mois exactement et si ça doit se prolonger, que ça ne dépasse pas deux ans.

Donc si les partis politiques, les faitières sont passés, je pense qu’il fallait faire une analyse comparée et prendre le temps pour faire le programme tout le processus de la charte et  la durée évidement. Mais dire qu’on donne le temps aux Forces vives, c’est favorisé les partis politiques qui sont les vrais problèmes du pays.

Le multipartisme, le Guinéen n’a pas compris. Pour lui, le parti politique c’est sa famille ou son ethnie. Donc si cet élan devient une ouverture aux partis politiques tout en excluant les autres, je ne pense pas que ça soit le bon choix.

Pour beaucoup, il y’ a eu un grand retard dans la nomination d’un chef du Gouvernement. Qu’en dites-vous ?

Le choix du chef du Gouvernement, dans un premier temps, c’était accéléré mais ces derniers temps dans les réseaux, nous voyons même des militaires qui font des vidéos.  Je pense que l’arrivée du Général Idi Amin auprès de la junte cause beaucoup de problèmes dans le choix. Parce qu’il donne des directives qui ressemblent exactement à la tradition du régime passé. C’est quelqu’un qui ne devrait pas être-là. Il y a des points saillants qu’il fallait prendre en charge mais nous voyons sur les réseaux sociaux des militaires qui font des vidéos pour dire que M. Id Yamine est en train d’inculquer au colonel Doumbouya l’esprit de revenir sur la base initiale qui n’est que l’ethno-stratégie. C’est ce que nous apprenons sur les réseaux sociaux à travers certains militaires.

81 personnes doivent composer le Conseil national de la transition. Quelle est votre appréciation ?

Nous sommes prêts à participer mais cette fois-ci, je pense que la société civile devrait tirer beaucoup de leçons aux erreurs passées . En 2010, toute la société civile telle que vous la voyez, tout le monde courrait pour être soit dans le Gouvernement soit dans le CNT. Je pense ce que nous avons raté en 2010, c’est le même phénomène qui revient.

 Aujourd’hui, les masques sont tombés, nous savons qui est qui et qui peut faire quoi. Cependant, ce qui reste très important, il faut que des acteurs de la société civile, qui font le distinguo, ils vont dire nous nous mettons à part et nous allons servir d’arbitre. Dans l’avenir, il faut les jours avenir, des groupes d’observations se créent contrairement à l’autre transition de 2010.  Si tout le monde se retrouve dans la danse, qui pourra dénoncer en qu’à de violation de la charte ? Personne.

Entretien réalisé   par Mouctar Kalan Diallo et  Richard Tamoné pour Billetdujour.com