Dans son programme de redynamisation de l’école guinéenne, le ministre de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Guillaume Hawing a rencontré ce vendredi 22 juillet 2022, des fondateurs, encadreurs d’écoles privées et responsables de l’enseignement Pré-Universitaire. L’Institut National de Recherche et d’Action Pédagogique (INRAP) sis à Donka a servi de cadre au ministre de l’Education de dépeindre l’encadrement au niveau des écoles privées avant d’appeler aux responsables de ces établissements à plus de rigueur, du sérieux dans la formation des enfants. « Depuis le 27 octobre 1984, date portant statut de création des écoles privées en République de Guinée, des progrès significatifs ont été enregistrés. Selon les données des annuaires statistiques 2021 du Bureau de Stratégie et de Développement (BSD), on dénombre : un total de 16075 établissements dont 6 984 pour l’enseignement pré-universitaire privé ; 2 996 204 élèves dont 1215 980 pour l’enseignement privé ; 82 957 éducateurs et enseignants dont 43 134 pour l’enseignement privé », a situé Guillaume Hawing.

Ces chiffres montrent davantage la part importante qu’occupe l’Enseignement Pré-universitaire privé dans le processus d’enseignement/apprentissage et doivent nous interpeller à plus d’un titre afin que chacun à son niveau, assume pleinement sa responsabilité, a-t-il estimé. « En dépit de ces progrès réalisés, force est de constater que l’Enseignement Pré-universitaire privé comme le public enregistre de nos jours plusieurs disfonctionnements. Entre autres : Installations frauduleuses, le marchandage des notes, les cas de substitution pendant les examens, le non-respect des textes et des normes en vigueur ; l’institutionnalisation de la fraude pendant les examens nationaux, le traitement des enseignants, l’utilisation des réseaux sociaux pendant les examens. Les conséquences de ces pratiques qui n’honorent aucun acteur, impactent négativement sur le niveau de qualification de nos apprenants. Les résultats des examens nationaux session 2022 constituent une parfaite illustration », a cité le ministre.

Pour éradiquer ces pratiques, le Département du MEPU-A, à travers le Service National de l’Enseignement pré-universitaire privé envisage des mesures correctives suivantes : l’actualisation et la validation des textes qui régissent le fonctionnement des établissements et écoles privées, une activité déjà en cours, le renforcement des missions d’inspection pédagogique, la formation des enseignants, …

Réagissant à l’intervention du chef de département en charge du pré-universitaire, Ibrahima II Barry, le directeur communal de l’éducation de Matam a fait remarquer que le ministre a bien vu de rencontrer les acteurs qui sont les fondateurs d’écoles, afin, a-t-il déclaré de mettre les points sur les i. « Il faudrait que chacun prenne ses responsabilités et nettoie devant chez soi pour avoir les examens crédibles. Ce n’est pas au niveau des examens que nous allons redresser le système éducatif guinéen, mais c’est d’abord au niveau primaire jusqu’au secondaire. Donc pour nous, c’est une initiative que nous saluons », a signifié le DCE de Matam.

Pour Elhadj Diouma Bah, fondateur des écoles Bah-Kane Barka et de l’Institut universitaire des hautes études de Guinée (IUHEG), le ministre a fait le diagnostic du système éducatif et a promis d’associer les fondateurs des écoles privées dans le cadre du redressement du système éducatif guinéen. « Aujourd’hui, c’est un sentiment de soulagement et de fierté de répondre à cette ouverture du ministre afin d’user tous les moyens nécessaires dans le cadre des réformes qui seront engagées en vue de qualifier notre système éducatif », a lancé Elhadj Bah.

Richard Dassassa pour Billetdujour.com