A l’image des autres grandes formations politiques, l’Union des démocrates et citoyens de Guinée, UDCG ne peut rester indifférente sur les sujets qui font l’actualité socio-politique et économique de la République de Guinée. C’est ainsi, face aux débats pour une éventuelle réforme de la classe politique, le président de l’UDG, Mamadou Lamine Diallo a son mot à dire. « Nous avons besoin des réformes profondes qui prennent en compte tous les acquis et les erreurs du passé à exposer à la place publique afin de les démêler de la fonction Etatique et de réparer l’injustice aux victimes en leur demandant pardon et en engageant l’Etat de ne plus permettre de tels actes », a situé M.Diallo.
Donner dorénavant au peuple toute la liberté poursuit-il de faire ses institutions lui-même en toute neutralité et sans aucune action partisane de l’administration publique et autres institutions de l’Etat et d’en avoir pleine confiance. « Pour cela, il faut songer à la bipolarisation idéologique ou positive de la classe politique et instaurer la représentation des deux bords dans toutes les institutions républicaines et rattacher la primature et les inspections générales des services de l’Etat à l’Assemblée nationale. Accorder à la justice tout son poids et indépendance totale afin que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur. Et mettre la Haute Cour de justice pour que vraiment personne ne se sente au-dessus de la loi de quelconque fonction ou titre qu’elle se fasse prévaloir », a-t-il souligné.
Qu’est-ce qu’est la bipolarisation idéologique ou positive de la classe politique comme réforme profonde ? « C’est simple, on n’a même pas besoin de réinventer la roue. Nous avons déjà une mouvance qui fédère tous les partis ayant contribué à l’obtention du pouvoir et l’exerçant au bon vouloir du président qui les nomme ministres et de l’autre côté nous avons une opposition assurant le contrôle de l’action gouvernementale sans y prendre part. Nous savons tous en Guinée comment les cadres vacillent entre le pouvoir et l’opposition. Tous d’ailleurs veulent plus être associés au pouvoir que d’être dans l’opposition qui broie la misère et reçoit les coups de sabots de l’administration publique. Ils ne viennent à l’opposition que quand ils sont éjectés du système de gouvernance. Le pire est que même l’opposition s’est permise pour ses intérêts personnels de jouer le jeu de l’exécutif d’une façon consensuelle (exemple l’habilitation du président à modifier les lois organiques à l’Assemblée nationale) pour soit avoir les retombées financières (exemple le prolongement du mandat des députés) ou contourner la loi pour des intérêts politiques (exemple le cas des élections communales et communautaires et la nomination des responsables de quartier sciemment fait pour exclure l’opposition extra-parlementaire) au détriment du peuple. Donc la bipolarisation idéologique ou positive sera une solution de réforme politique guinéenne qui groupera tous les partis politiques en deux grands blocs tout en respectant le multipartisme. A ces deux blocs une mission et une compétence vont être associées pour assurer le contrôle et l’équilibre de l’action gouvernementale mais aussi la cohérence et l’objectivité dans le débat politique. Comme en France l’on a trouvé la Gauche et la Droite, aux Etats-Unis les Républicains et les Démocrates, en Guinée on peut proposer les Conservateurs qui agiraient pour un Etat fort, nationaliste ou panafricaniste comme l’a voulu nos ainés politiques du premier régime et les Réformistes pour une Guinée libérale et ouverte plus au monde facilitant notre adhésion aux traités internationaux comme le deuxième régime de Lansana Conté l’a bien voulu. En ayant ces deux blocs, le débat politique devient plus cadré et les partisans de chaque bloc seront obligés de développer des compétences pour persuader innover ou préserver les valeurs qu’ils défendent d’une façon professionnelle, mais aussi ceci empêcherait la transhumance des politiciens pyromanes d’un camp à l’autre », a noté Mamadou Lamine Diallo.
Si nous réussissons la bipolarisation idéologique ou positive, a ajouté le président de l’UDCG, ça favorisera une transition civilisée du pouvoir et le respect de nos lois garanties par nos institutions. Ceci fait, dans chaque bloc à la base les alliances entre partis politiques seront facilitées et le pouvoir de la base vers le sommet sera objet de compétence politique et de probité morale pour s’imposer candidat lors des préliminaires et toutes élections mais aussi la corruption et l’achat de conscience qui est à la base de la dilapidation de ressources prendrait fin et seuls les partis correctement administrés et bien animés politiquement subsisteront dans les compétitions interne des blocs.
En fin pour ne pas permettre aux politiciens de s’accaparer de notre politique pour servir leurs ambitions égoïstes et personnelles en manipulant nos communautés par le biais de l’ethnie, de la région ou de l’affairisme, le peuple lui-même s’alignera dans une logique du débat politique pour choisir ses représentants. « Pour éviter que notre jeunesse soit une proie facile à instrumentaliser lors des élections en les utilisant comme bouclier humain pour des projets non républicains qui divisent notre nation, affaiblissent notre Etat et ses institutions, une telle réforme est la seule véritable solution pour unir et réussir la réconciliation et la justice sociale dans notre pays. Ceci n’est qu’un essai que je souhaite vivement, va être objet d’un débat national de haut niveau pour la réforme de notre système politique au moment ou notre Constitution et nos Institutions sont décriées et manquent de légitimité et de crédibilité au regard de la majorité de la population. Ce sextennat du Professeur Alpha Condé devrait servir à l’achèvement de ses projets entamés en souffrances mais surtout de réformes profondes de son système politique, de ces institutions et textes de loi fondamentale suite à une conférence », a-t-il soutenu.

Amara Kanté  pour Billetdujour.com