Le musicien guinéen, Yahomba Sékou Camara ne part pas par quatre chemins pour dépeindre des artistes qui ne peuvent prester sans être assisté ou accompagné par les moyens de nouvelles technologies de communications. Pour lui, cet état de fait limite les hommes de l’arts.
« Un artiste, c’est le live. Être artiste, ça s’apprend, il faut se former. Mais chez nous, quand vous prenez les artistes d’aujourd’hui, les 80% sont des gens qui rentrent dedans comme ça sans aucune base. Ils vont au studio avec la magie des nouvelles technologies, ils font du n’importe quoi. Lorsque vous écoutez leurs tubes, c’est du n’importe quoi. Il n’y a ni de balafon, ni de djémbé, aucun instrument traditionnel. C’est seulement le balafon qui se trouve dans le clavier des ordinateurs qu’on attende, ce n’est pas de la musique », a déploré le musicien guinéen.
Pour Yahomba Sékou Camara les nouvelles technologies contribuent limiter les artistes: « le jour où un artiste est invité pour un festival dans d’autres pays, c’est là, qu’il comprendra ses limites. Et c’est une honte pour notre pays, parce qu’ils ne savent pas faire le live. Même chez nous ici, ils ne jouent pas en live, parce qu’ils sont fabriqués au studio. »
Puis de renchérir que lorsque vous écoutez mbalack du Sénégal: « C’est une musique populaire au Sénégal, basée sur les percussions dont le tama et le sabar. Même si tu ne connais pas l’artiste, mais tu sais que c’est un sénégalais. Parce que le rythme te montre déjà que c’est le mbalack et l’artiste, même si c’est un enfant, il est prêt à faire du live. Mais les artistes guinéens eux, c’est le studio qui les fabriques. Ce qui est regrettable pour notre culture et pour eux-mêmes », a fait remarquer le musicien Yahomba Sékou Camara.
M’Boya Katom pour Billetdujour.com