Jusque-là, le président du BL (Bloc libéral), Faya Millimono était dans le camp des modérés par rapport à la gestion de la transition en cours. Ce mardi 17 décembre 2024, c’est un autre visage politique qu’il a montré à l’opinion. Le politique a pour ce faire non seulement tancé de la manière dont la transition est menée. Il n’a pas également occulté des hauts commis de l’État censés, mettre fin à ladite transition. La maison de la presse a servi de cadre pour son speech. 
Le président du BL est à cet effet revenu sur ce que la nation guinéenne est en train de vivre: étrangement, a-t-il précisé, à ce que le pays à connu sous le régime déchu du RPG-AEC d’Alpha Condé. « La Guinée était alors paralysée: frontières fermées, partis politiques empêchés d’accéder à leurs sièges, de nombreux prisonniers, et aucune perspective de dialogue. Puis, le CNRD/Comité national pour le rassemblement et le développement est arrivé un matin du 5 septembre 2021 avec un discours prometteur. Sous la direction du général à l’époque colonel, Mamadi Doumbouya. Il avait promis de combattre la mauvaise gouvernance, de protéger les droits et libertés, de lutter contre la corruption, et d’assurer un retour à l’ordre constitutionnel. Il avait également assuré qu’aucun membre du CNRD, du gouvernement ou du CNT ne serait candidat aux prochaines élections.
Cependant, trois ans plus tard, nous ne savons même plus comment qualifier cette période. Est-ce encore une transition? Une refondation? Ou bien le début d’un mandat avec comme programme Simandou 2040? J’ai l’impression que la boussole est perdue et que le pays est sans repères », a d’emblée dénoncé le leader du BL
Puis se tourner sur le Premier ministre, Amadou Oury Bah: « …J’ai l’impression que Goumou a fait mieux que notre propre frère et aîné, Bah Oury qui occupe aujourd’hui la Primature. Depuis son arrivée, on espérait une amélioration substantielle des relations entre le pouvoir militaire et les politiques. Mais, au contraire, la situation s’est encore plus tendue. Nous ne savons même plus si nous avons droit à un dialogue dans ce pays », a-t-il précisé
Quant au chef du Conseil national de la transition, Dansa Kourouma, il a laissé entendre ceci: « … Dr Dansa Kourouma, qui aime insister sur les mots, nous avait promis une nouvelle Constitution. Mais soyons réalistes, si nous comptons sur lui pour avoir une Constitution, nous n’en verrons jamais. Son avant-projet est en train de battre des records, celui de l’utilisation inefficace des fonds publics. À un moment donné, il faut dire stop. Trop, c’est trop! »
Faya Millimono, a par ailleurs émis des recommandations afin de pouvoir sortir de la transition, notamment au respect des engagements pris; la mise en place d’un cadre de dialogue inclusif, sous l’égide de la communauté internationale et avec la médiation de personnalités neutres;
Réviser et soumettre au référendum la Constitution de 2010, afin de remettre la transition sur les rails et de permettre à la Guinée de retrouver sa place dans le concert des nations; la création d’une Commission électorale nationale indépendante technique, sans représentants des partis politiques, du gouvernement ou de la société civile;
Former un gouvernement inclusif de mission et de consensus, chargé de deux missions principales: gérer les affaires courantes et organiser des élections.
A-Tchol pour Billetdujour.com