C’est un fait qui continue à faire couler de l’encre et de la  salive en Guinée. Oui, que des jeunes qu’ont dits proche du pouvoir manifestent violement contre ce régime pour, dit-on demander une améliorer de conditions de vie. Kankan, fief du président Alpha Condé et le  RPG-arc-en-ciel  au zénith. Mais qu’est ce qui pourrait expliquer ces revirements ?  A travers des positions différentes,  il est possible de savoir le nœud de ces incidences.  

Intervenant, Mamoudou Kaba, le chargé de communication des jeunes manifestants sortis dans la commune urbaine de Kankan, le 30 juin, pour disent-ils réclamer le courant électrique revient à la charge.« Nous  jeunes de Kankan, nous avons décidé de faire une marche pacifique pour l’électrification de notre ville, le mardi 30 juin. Le lieu de rendez-vous était le rond-point Komarala-loisir. Quand nous sommes sortis vers 6h 30, nous avons trouvé que les pick-up des forces de l’ordre étaient déjà garés au lieu du rendez-vous. Du coup, nous avons décidé de changer le lieu en allant au carrefour de Kansangbéré. En suite, nous nous sommes retrouvés là, à partir de 8h et on a commencé la marche en passant par le quartier Météo pour se retrouver au carrefour Siguiri. Mais, au moment qu’on cherchait à regagner ce carrefour, trois pick-up sont sortis derrières nous. Nous avons demandé à tout le monde de s’arrêter, parce qu’on n’était pas en train de casser, c’était juste une réclamation du courant. Par surprise, ils se sont retournés pour nous attendre encore au rond-point de Siguiri », a expliqué le chargé communication du mouvement, Mamoudou Kaba.
Arrivée-là, poursuit-il, il a été demandé à  tous les manifestants de  s’arrêter. « Béki et moi, nous sommes allés vers les militaires et gendarmes. J’ai dit aux forces de l’ordre de nous laisser passer. Déjà, on avait pris toutes les dispositions, afin qu’on marche sans casse. On avait attaché  des tissus à nos bras, afin de pouvoir reconnaître facilement nos amis. Et éviter que le mouvement ne soit pas infiltré », précise-t-il.
Quand nous avons demandé au chef des hommes en uniforme de nous laisser passer, ajoute-il, il nous a dit qu’il a reçu l’ordre qu’il de ne pas nous laisser passer. « Je l’ai demandé pourquoi, il a soutenu qu’il n’a pas à m’expliquer cela ». Je l’ai dit, incite-t-il, vu que nous sommes sorties, il va falloir qu’ils nous canalisent jusqu’à la préfecture et de là-bas qu’ils nous accompagnent aussi au gouvernorat : « pour dire notre mécontentement. Il a dit que ce n’est pas possible. Je l’ai fait savoir s’il voit déjà le nombre des manifestants. Vouloir dire qu’on ne va pas passer, il risque de faire dégénérer la situation. Nous sommes sorties avec des pancartes, des banderoles, nous ne ferons pas de casse », a assuré aux forces de l’ordre. Selon lui, il aurait même engagé à prendre une garantie. « En cas de casse, je me présente aux autorités. Mais, il m’a dit que ce n’est pas possible. Entre temps, ils ont arrêté celui avec qui, j’étais parti vers eux : Béki. Cela a remonté les manifestants, mais je leur ai calmé. Parce qu’ils ne peuvent prendre un de nous pendant qu’on n’a rien casser », a déclaré Kaba.
Quand bien même, ils ont été gazé par la suite à ce niveau, la marche a continué précise-t-il.
Répondant aux accusations d’un des responsables du RPG : Taliby Dabo. Aux dires de Kaba, à la veille du mouvement : la nuit du lundi 29 juin, après son intervention dans un média privé situé dans la ville de Kankan, Taliby, lui, à son tour est sortie dans ses médias à lui, à 23h. « Il a dit qu’il a réuni les jeunes des sessions et sous-sessions de RPG à Kankan. Selon lui, qu’il y a 135 sous-sessions et chaque session et sous-session comporte 25 jeunes. Il a dit haut et fort que quand nous sortons qu’ils vont nous empêcher de marcher ». Donc le mouvement était déjà au carrefour Komarala-loisir, les retardataires qui passaient devant le siège de RPG pour rallier le mouvement, des jeunes de RPG qui étaient là-bas, ont arrêté 15 de nos membres et ils ont appelé la police pour les remettre en indiquant à la police que ces derniers sont des pagailleurs. Nous nous sommes retournés au siège de RPG pour chercher à savoir pourquoi nos amis ont été arrêtés ? Une fois là-bas, ils ont commencé à jeter les pierres sur nous. Ce qui nous a poussé à répliquer. On n’a pas attaqué le siège de RPG, parce que c’est le siège d’Alpha Condé, le mouvement n’a rien avoir avec la politique. Je suis apolitique et je ne vois pas un opposant qui puisse me donner de l’argent pour mettre le feu à Kankan, moi qui suis un fils de Kankan », a-t-il indiqué.
A la question de savoir, si l’arrivée des groupes électrogènes les rassure ? « On peut tromper le peuple pour un temps, mais pas pour tout le temps. Il y a eu éveil de conscience de la part des jeunes de Kankan présentement. En 2010, Alpha Condé est venu poser la première pierre de la construction du barrage de Kobèdou, le délai d’exécution était de 24 mois. Pour un délai d’exécution qui était prévu pour 24 mois depuis 2010, aujourd’hui nous sommes en 2020. En 2012 également, il est venu poser la première pierre d’une centrale solaire à Karfamoriya, le délai était de 18 mois », souligne-t-il.
N’avez-vous pas écouté le premier ministre (Kassory) par rapport à la mort du chinois, a-t-il été interrogé ?
« Donc comme le chinois est mort, il doit s’arranger à faire ressusciter le chinois, afin que Kankan puisse avoir de l’électricité », a-t-il répondu.
Interrogé par la suite sur l’attaque des médias appartenant à Taliby Dabo. « Pour notre manifestation, nous avons approché tous les médias de la place. Les médias de Taliby Dabo a décliné notre invitation, via son directeur général, Ballamoussa Condé. Pour eux c’est un mouvement politique. Nous n’avions pas cassé le siège, parce qu’ils ont refusé de couvrir notre évènement. Ils nous ont dit, qu’ils ne vont pas couvrir notre évènement. Pourquoi maintenant,  nous filmé, quand on passait », a fait remarquer le chargé de communication du mouvement qui réclame l’électricité dans la deuxième ville du pays.
De son côté le militant du RPG/AEC à Kankan, Taliby Dabo de donner une coloration politique à la manifestation : « La manifestation a été minutieusement préparée par l’opposition »
Il est catégorique dans ses dires et croit dure comme fer que l’opposition est derrière la sortie des jeunes de Kankan revendiquant  la construction d’un barrage hydroélectrique dans cette partie du pays et devant desservir désormais la région de Kankan et celle de la Guinée Forestière. « Ce que je craignais, c’est ce qui s’est passé. Il y a effectivement un groupe de jeunes qui ont appelé à la marche pacifique, mais moi, j’avais d’autres informations. Je savais que l’opposition allait énormément profiter de cela, c’est pourquoi ? J’ai demandé aux jeunes de sursoir leur manifestation, le courant est déjà à Kankan », a-t-il d’emblée souligné dans une émission de grande écoute.
Militant convaincu du RPG, il a fait savoir qu’on peut tout lui reprocher sauf son soutien au RPG mais aussi à la cause d’Alpha Condé. Personne ne peut nier cela », laisse entendre.
Pour Dabo ce n’est pas un groupe du RPGiste qui est venu s’attaquer au siège de RPG et à la photo du président de la République, ni à son média.
« Quand on est RPG, on n’est pas manipulé et si on est manipulé, on cesse d’être RPG », dit-il.
Avant de faire remarquer que cette manifestation des jeunes de la commune urbaine de Kankan a été minutieusement préparée par  l’opposition. « Les jeunes ont recoupé ce que dit l’opposition. Je leur ai dit quoi ? Jeunes de Kankan, c’est légitime de réclamer le courant mais je vous promets que le courant est déjà à Kankan. Les techniciens qui sont arrivés et au nombre de 42, les groupes sont là. Ils nous ont demandé trois semaines : patientez-vous. Et nous allons demander au président de la République qu’on ne veut plus que le courant soit couper à Kankan jusqu’à l’arrivé du barrage. On peut demander cela au président, il peut accepter mais vous ne pouvez pas dire qu’il faut tout de suite le barrage : la construction d’un barrage ne peut pas se faire en une année ni deux ans », a-t-il rappelé.
Puis d’indexer le leader du Parti des démocrates pour l’espoir, (PADES), Dr Ousmane Kaba. « Vous avez suivi Ousmane Kaba, il y a très longtemps, il ne fait que réclamer des micros barrages : il a raison. PADES est derrières les manifestations à Kankan, mais ce n’est pas PADES seulement, c’est toute l’opposition », a-t-il tranché.
Taxer de mettre de l’huile sur le feu par rapport à cette manifestation des jeunes à Kankan. Taliby Dabo se défend : « J’ai dit aux jeunes de rester tranquille, on n’est pas à faire à vous. Vous êtes manipulés, ceux qui vous instrumentalisent, ils ne veulent pas votre bonheur. Je ne voudrais pas que vous vous mêlés de ça,  retirez-vous, c’est ce que j’ai dit. Ensuite j’ai dit si en dépit de ça cela, si vous n’écoutez pas, demain (mardi 30 juin), nous serons mobilisés. On n’attaquera pas, mais nous serons mobilisés. Lorsque vous manifestez d’un côté, nous allons manifester de l’autre. C’est la démocratie quand vous dites oui, moi je peux dire non », dit-il.
Pour Sékou Condé, du Conseil régional de la société civile de Kankan cette manifestation n’a rien de politique : « Cette sortie des jeunes n’était teintée d’aucune coloration politique »
La capitale de la région administrative de la Haute Guinée a connu des remous ces derniers temps liée à la réclamation du courant domestique. La dernière en date remonte au mardi 30 juin dernier. Pour certains cette réclamation est politique, par contre de l’avis du Premier Vice-président du Conseil régional des organisations de la société civile de Kankan, Sékou Condé, elle ne l’est pas. Il note de passage qu’une accalmie perceptible règne au niveau de Kankan présentement, chose qui n’était pas vers la fin du mois de juin dernier. « Il y’avait une éphorie de la jeunesse à travers la ville qui revendiquait le problème d’électricité », précise l’activiste.
Puis d’ajouter que c’est le manque de la desserte qui aurait amené les  jeunes dans la rue. « Depuis 9 mois, il a été promis que Kankan serait électrifié. Et même le dernier passage du chef de l’Etat à Kankan, les jeunes ont scandé : EDG zéro. Le président lui-même a répondu : EDG zéro. C’est à ce titre qu’il a promis d’envoyer des groupes électrogènes », a déclaré Sékou Condé.
Puis de préciser que le chef de l’Etat à bel et bien respecté tout même sa promesse, sauf que lesdits groupes seraient arrivés, mais ne sont jusqu’à présent mis en marche.
Contrairement aux dires de certains, il indique que cette manifestation n’avait nullement de coloration politique. « On a constaté que cette sortie des jeunes n’était teintée d’aucune coloration politique, il faut le préciser. C’est une revendication légitime, parce qu’on a constaté, une détérioration nette de la desserte d’électricité à Kankan. Le courant vient la pendant nuit à 19h jusqu’à 1h du matin.  Et quand le gouvernement a pris la décision de prendre le coût de l’électricité à cause de la pandémie de la Covid-19, la détérioration s’est accentuée », laisse-t-il entendre.
Poursuivant, il a fait savoir qu’EDG a péché dans la communication. « Il y a eu un déficit de communication de la part d’EDG et ensuite il y a des mauvais communicateurs au sein des médias de proximité à Kankan », souligne-t-il.
Le régional de société civile de Kankan de déplorer des jets de pierres de certains jeunes par endroits dans la ville. « En dehors de ça, aucun autre problème majeur».
La manifestation semble porter ses fruits. L’EDG aurait promis que d’ici le 15 juillet 2020, la population de Kankan va être desservie. « Ils ont demandé de leur accorder un délai de 15 jours, c’est-à-dire jusqu’au 15 juillet », dit-il.
A la question de savoir que ces derniers réclamaient la construction de barrages hydroélectriques et non de groupe électrogènes. « Je crois que c’est légitime, que les jeunes au lieu de demander les groupes, vu le retard des montages, ils exigent plutôt des centrales hydroélectriques, telle que Fomi et Kobédou. Je crois que c’est une revendication légitime. Le président de la République lui-même en a parlé, c’est en négociation, il a dit que Kobédou ainsi que Fomi vont être engagés », souligne-t-il.
Il a indiqué par la suite que cette accalmie a été obtenue grâce à l’apport des autorités de la place. « Ils ont dit que leur revendication sera transmise à qui de droit. Les jeunes ont accepté et demandé à ce que leurs amis qui sont interpellés soient relaxés. Et c’est ce qui fut fait ».
Etienne Tôbôl