Soixante-six ans après notre accession à la pleine souveraineté, la situation de nos infrastructures sportives est toujours d’actualité. Non pas faute de volonté politique, mais par le fait d’une intendance défaillante. Ce constat trouve sa justification par le manque de suivi des conclusions des différentes instances organisées ces vingt dernières années. A titre d’exemple, du 11 au 13 mai 1998, au palais du peuple de Conakry s’est tenu le Conseil national des sports. Durant trois jours, 168 représentants de toutes les structures nationales et régionales sportives du pays, ont planché sur l’ensemble des questions relatives au sport national.
Dans cette optique, les commissions suivantes avaient été constituées :
– Commission financement du sport
– Commission programmation des compétitions
– Commission encadrement et formation des cadres
– Commission infrastructures, équipements et matériels de sport
Pour ce qui concerne les infrastructures sportives dont il est question, une minutieuse planification avait été élaborée jusqu’à l’horizon 2010. Si l’intendance avait suivi, chaque chef-lieu de nos régions naturelles serait doté de nos jours d’un stade omnisports ; Gaoual et Koundara auraient eu leurs arènes de lutte traditionnelle, Dalaba son centre d’entraînement pour les athlètes, Coyah sa piste permanente d’athlétisme, et Conakry son nouveau palais des sports et un stade olympique.
Dans cet ordre d’idées, pour comprendre et mesurer le retard accusé par notre pays, je vous présente ci-dessous la planification établie de 1998 à 2010, sur trois séquences de temps : le court terme, le moyen terme et le long terme.
LE COURT TERME 1998- 2001
Rénovation du stade 28 septembre de Conakry
Achèvement du stade de Labé
Achèvement du stade de Coléah, dont les travaux engagés à la faveur de la CAN des cadets
Organisée en Guinée au mois de mai 1999, ont été interrompus.
Rénovation de la piscine olympique du stade 28 septembre de Conakry
Achèvement de l’arène de lutte traditionnelle de Koundara
Construction du siège de l’institut national d’éducation sportive et physique
Construction des aires de jeux dans toutes les préfectures du pays
LE MOYEN TERME 2001- 2005
Construction du centre national de médecine sportive
Construction de deux courts de tennis dans l’enceinte du stade 28 septembre
Construction d’une piste permanente d’athlétisme à Coyah
Construction des sièges des fédérations sportives nationales
Construction d’un court de tennis à Fria
Construction d’une arène de lutte traditionnelle dans la préfecture de Gaoual
LE LONG TERME 2005- 2010
Réalisation d’un stade olympique à Conakry
Construction d’un nouveau palais des sports à Conakry, ainsi que d’une école de football
Réalisation d’un centre d’athlétisme à Dalaba
PROPOSITIONS
En ligne droite de la nouvelle politique sportive tant souhaitée, mais qui se fait toujours attendre, il revient au ministère des sports de procéder dans les semaines et mois à venir à un systématique recadrage de la cartographie nationale de nos infrastructures sportives. Ce
recadrage devrait tenir compte de la planification des infrastructures sportives identifiées dans le cadre de l’organisation de la CAN 2025, qui nous a été retirée au profit du Maroc, afin d’éviter une dispersion des efforts et des ressources financières. Cette démarche aura l’avantage de procéder à une harmonisation des projets en cours et à venir, au niveau de tous les ministères impliqués dans la réalisation des infrastructures sportives.
Le nouveau contexte aidant avec la vision Simandou 2040, il serait donc judicieux de trouver une passerelle entre la cartographie nationale de nos infrastructures sportives à réaliser avec le volet infrastructures du programme Simandou 2040. A ce propos, une réflexion est en cours pour proposer au Président de la république un projet sportif avec une vision à l’horizon 2030, année de Coupe du monde de football.
Thierno Saïdou Diakité