Il a dédicacé ce dimanche 24 avril 2022 lors de la 14ème édition des 72 heures du livre, son ouvrage livresque aux Chapiteaux du palais du peuple. Il l’a intitulé :  »Les Baga, organisation sociopolitique et culturelle d’hier et d’aujourd’hui ». Lisez ce qu’il a confié à notre reporter.

Billetdujour.com : Vous venez de dédicacer votre  texte :  »Les Baga, organisation sociopolitique et culturelle d’hier et d’aujourd’hui ». De façon succincte, que peut-on savoir ?

Abbé Yèphindet Antchapramann : Je suis parti d’une question existentielle, il y a 21 ans de cela, me demandant si les gardiens de la tradition ancestrale baga arrivaient à disparaitre que deviendrait l’avenir de la communauté baga en République de Guinée? Alors, à partir de cet instant, je me suis assigné la mission de descendre sur le terrain afin de collecter les données. J’ai donc eu la grâce d’avoir été accueilli par la communauté qui s’est montrée favorable, en vue d’un legs ancestral qui pourrait être structurel de traverser des siècles. C’est ainsi que j’ai pu travailler avec 70 vieillards qui m’ont ouvert leurs univers réservé, sinon sacré pour donner à la prospérité ce qui est possible de lui donner. Le texte qui a été l’objet de cette dédicace d’aujourd’hui, c’est le socle d’une saga de publications que nous rêvons mettre à la disposition du public scientifique surtout, afin de pouvoir donner aux uns et aux autres de découvrir l’homme baga et de le traiter à sa juste valeur.

Dites-nous, comment l’ouvrage est structuré ?

Il est structuré en deux parties : la découverte du monde géographique et historique de l’univers baga aujourd’hui, car le baga descend d’Ethiopie via Fouta Djallon, où il a quitté ne partageant pas la pratique islamique avec les peulhs et ils ont jugé nécessaire de venir vers la côte. Il fallait donner cette situation géographique pour que toute personne qui s’interroge sur les baga puisse les localiser mais à même temps découvrir leur histoire : comment ils sont arrivés, comment ils sont implantés et comment ils vivent dans le concert des ethnies de la Guinée.

Comment avez-vous apprécié la mobilisation du monde à l’occasion de cette dédicace ?

Ça fait une grande joie. Il est bien vrai que je n’ai pas coupé le lien de mon peuple. Tous ceux qui sont venus en réalité, ce sont des gens qui se réjouissaient de voir enfin la confidence, le legs de leurs pères, publié au grand jour, car ce sont des gens témoin de mes investigations sur le terrain. Beaucoup ont réalisé que j’ai dormi dans le même lit avec leurs papas, ou leurs grands-pères. Tout le monde s’interrogeait à quand le début de la publication de ce qu’on t’a légué. Et ces 70 vieillards, le texte garde leurs références pour permettre à tout curieux qui veut travailler à ma suite ou qui voudrait vérifier.

Votre texte vient trouver certaines publications sur la communauté baga. Quel est sa particularité ?

C’est son caractère historico-géographique qui donne lieu des déterminismes humains au sein de la société baga, contrairement à d’autres ouvrages qui n’ont ciblé qu’un domaine, c’est-à-dire le domaine culturel. Là le texte, c’est un englobant et qui donne d’ailleurs quelque part les souches de cet être artistique disons des œuvres artistiques dans le monde baga.

Interview réalisée  par Patchn’ck Dassassa  pour Billetdujour.com