Ces derniers temps, notamment dans plusieurs régions d’Afrique, nous avons vu de nombreux cas où des évêques catholiques ont rejeté ou suspendu certaines nouvelles communautés de prière, ministères ou groupes spirituels. Cela a semé la confusion et soulevé des inquiétudes chez de nombreux catholiques — surtout lorsque ces groupes semblent faire de bonnes choses : prier le Rosaire, diriger le Chemin de Croix, adorer Jesus, et redonner espoir aux pauvres.
Alors, naturellement, des questions se posent :
Pourquoi l’Église bloque-t-elle quelque chose qui semble saint ?
Les évêques sont-ils jaloux ?
Jésus n’a-t-il pas dit dans Marc 9, 38-41 de ne pas empêcher ceux qui font le bien en son nom ?
« Maître, nous avons vu quelqu’un chasser des démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas. Jésus répondit : Ne l’en empêchez pas… Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. » (Marc 9, 38-40)
Cette parole de Jésus est vraie. Et très importante. Il ne faut jamais rejeter quelqu’un juste parce qu’il ne fait pas partie de notre groupe.
Et il est vrai aussi que de nombreux fondateurs de nouvelles communautés sont nos frères et sœurs dans le Christ. Ils sont sincères, priants, et engagés. Personnellement, je suis fier d’eux. Beaucoup sont plus sérieux que certains pasteurs très médiatisés. Ils prient, jeûnent, évangélisent, et soutiennent les pauvres.
Mais il faut aussi regarder plus loin. L’Église catholique ( notre Église) n’est pas contre le renouveau spirituel. Elle n’a pas peur du Saint-Esprit.
Mais elle a aussi une mission sacrée :
discerner, protéger, former et guider le Peuple de Dieu dans la vérité et l’unité.
1. L’Église a les yeux sur le terrain
L’Église catholique est la structure spirituelle la plus organisée au monde. Chaque territoire appartient à une paroisse, chaque paroisse est dirigée par un prêtre, sous l’autorité d’un évêque, lui-même en communion avec le pape.
On ne peut pas simplement commencer un ministère dans un diocèse sans l’accord du curé ou de l’évêque.
Ce n’est pas une question de blocage, mais d’ordre, d’obéissance, et de responsabilité.
Quand vous commencez une œuvre dans l’Église, vous devez marcher avec l’Église. Père saint, garde en ton nom ceux que tu m`as donnés, afin qu`ils soient un comme nous. Jean 17: 11
2. Pas de ministère sans formation
Beaucoup enseignent aujourd’hui sans aucune formation théologique. Ils interprètent la Bible sans connaissance des fondements bibliques ou du Catéchisme.
Résultat ?
Confusion
Faux enseignements (hérésies)
Méfiance vis-à-vis des prêtres ou des évêques
Parfois, des groupes mettent en avant des révélations privées, des rêves, des « messages » qui prennent plus de place que la Parole de Dieu ou les Sacrements.
Quand cela arrive, les évêques doivent intervenir. Non pas pour étouffer l’Esprit, mais pour protéger la vérité et les fidèles.
3. Une communauté catholique doit rester catholique
Une communauté de prière catholique doit toujours rester sous l’autorité de l’Église.
Si vous programmez des réunions le dimanche à l’heure de la messe : problème.
Si vous proposez des prières matinales qui remplacent la vie paroissiale : problème.
Si vous refusez de collaborer avec les prêtres ou évitez tout lien avec le diocèse : gros danger.
4. Attention aux dérives spirituelles
Certains groupes dérivent : ils deviennent des lieux de manipulation, d’abus spirituels ou de contrôle.
Les responsables deviennent gourous.
On oblige les membres à se couper de leur famille.
On parle plus de miracles que de conversion.
On commence à vendre des objets bénis, de l’eau « miraculeuse », des « prophéties » monnayées.
Mais dans l’Église catholique, on ne vend pas la grâce.
> « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » (Matthieu 10, 8)
L’Église ne peut pas fermer les yeux sur ces dérives.
5. L’obéissance est le vrai test
Certains groupes créent des divisions dans les paroisses. Ils ne reconnaissent plus le prêtre, ni l’évêque. Ils vivent comme une Église parallèle.
Mais dans l’Église, l’obéissance est une force, pas une faiblesse.
Même Jésus a appris l’obéissance :
> « Il s’est fait obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur une croix. » (Philippiens 2, 8)
Un vrai serviteur de Dieu est d’abord un homme ou une femme d’obéissance.
6. L’Église a des chemins clairs pour reconnaître les groupes
L’Église n’est pas contre les nouveaux groupes. Elle demande seulement que tout se fasse avec ordre :
Formation solide des fondateurs
Mission claire et bien définie
Accompagnement spirituel par un prêtre ou un religieux
Soumission humble à l’évêque
Reconnaissance canonique selon le Droit de l’Église (can. 298–320)
Si vous avez un appel, une vision, une communauté en croissance :
👉🏽 allez voir votre évêque
👉🏽 expliquez votre projet
👉🏽 soyez patients et humbles
« Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain. » (Psaume 126, 1)
Je le répète clairement :
Ce n’est pas parce qu’un groupe est suspendu ou corrigé qu’il est mauvais.
Parfois, les évêques demandent juste :
Une meilleure formation
Un accompagnement plus clair
Un recentrage sur la paroisse
Un temps de discernement
Ils ne sont ni vos ennemis, ni vos juges.
Ils sont des pères, des pasteurs, et des gardiens de l’unité.
Alors, si vous avez un ministère :
Priez
Étudiez
Soyez obéissants
Marchez avec l’Église
Car celui qui n’est pas contre nous est pour nous… Mais celui qui veut construire avec Dieu doit aussi marcher dans l’obéissance à l’Église. Les autorités cherchent à préserver l’unité et la Sainteté de l’Eglise, pour le bien de tous
Ekwu Charles Odinaka